Gabriel Attal veut devenir le ministre anti-fraude, en s'inspirant des Etats-Unis

Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a trouvé sa nouvelle marotte, son nouveau sujet politique: la lutte contre toutes les formes de fraudes, qu'elles soient sociales, fiscales ou douanières. Un créneau politique qu’il compte occuper en lançant un grand plan en avril. “Quand il y aura de la bande passante”, confie son entourage.
Trois réunions avec des parlementaires ont déjà eu lieu à ses côtés à Bercy. Tout comme des déplacements à l'étranger. Gabriel Attal veut s’inspirer des Etats-Unis, où il s’est rendu récemment. Il sera également à Bruxelles la semaine prochaine pour faire du lobbying auprès des instances européennes.
Selon les informations de RMC, Bercy a déjà un certain nombre d’idées en tête. Gabriel Attal veut notamment donner de larges pouvoirs aux enquêteurs du service judiciaire des finances pour lutter contre la super fraude fiscale des particuliers et des entreprises, comme aux Etats-Unis. “Il faut aussi nous adapter aux nouvelles menaces, les fraudes via les cryptomonnaies, le trafic massif sur le tabac, les arnaques internationales aux RIB sur les prestations sociales”, confie-t-on à Bercy.
Des mesures à la hauteur?
Des députés qui ont participé aux réunions de travail évoquent également le renforcement de la lutte contre la fraude à la TVA, qui coûte près de 25 milliards d'euros par an, la création d'un label pour les entreprises vertueuses ou, moins populaire, des amendes symboliques pour les patients qui n'honorent pas leur rendez-vous chez le médecin.
Des mesures qui ne seraient pas à la hauteur des enjeux selon l'opposition. "Tout ce que propose le gouvernement n'est pas assez efficace", expliquait lundi soir un député de droite, et notamment en matière de lutte contre les fraudes sociales. Son combat à lui, c'est la mise en place d'une carte vitale biométrique. Une idée rejetée par le gouvernement. Ce parlementaire alsacien appelle aussi à la création d'ordonnances numériques pour lutter contre le trafic international de médicaments.
Le député Patrick Hetzel espère lui que le gouvernement s'attaquera de front à ces sujets qui dépassent selon lui la fraude du simple individu. "Nous voyons de plus en plus de réseaux criminels s'engouffrer dans la fraude aux prestations sociales", appuie-t-il. Attention néanmoins aux fantasmes, explique de son côté un parlementaire de la majorité bien au fait du sujet. "Notre plan doit aussi casser le mythe de ces 50 milliards de fraudes qui circulent à chaque campagne présidentielle", indique-t-il.