Galère pour voter à Montréal: "une fois tous les 5 ans on peut bien perdre deux heures pour aller voter"

- - GEORGES GOBET / AFP
Marion, 30 ans, est expatriée à Montréal depuis dix ans:
"Les bureaux de vote ouvraient à 8h00 et je suis arrivée à 9h15. Il y avait déjà énormément de monde. En fait, il y avait deux files qui faisaient le tour du lycée dans lequel tous les électeurs venaient voter. C'était hallucinant. Je suis allée voir les policiers présents pour assurer la sécurité pour savoir s'il y avait une différence entre ces deux files. Ce n'était pas le cas. Je me suis donc mise dans l'une d'elle et j'ai pris mon mal en patience, dans le froid et sous la pluie. Au final, malgré le fait que mes pieds étaient gelés, je suis restée deux heures. Malgré tout, dans la file, l'ambiance était plutôt bon enfant.
Quand je suis sortie, il y avait encore plus de monde donc je me suis dit que j'avais bien fait de venir assez tôt. Mon copain, lui, est arrivé à ce moment-là et a attendu près de trois heures. Ça a duré comme ça toute la journée. J'ai des amis qui sont venus en fin de journée et la file n'avait pas désépaissi. Ils ont même fermé les bureaux de vote plus tard que prévu. Alors qu'ils devaient fermer à 20h00, une de mes amies est arrivée à 19h30 et n'a pu voter qu'à 22h30.
"Je préfère faire la queue quatre heures que de voter électroniquement"
En revanche, certaines personnes, c'est le cas d'un de mes amis, en raison de la trop longue attente, par dépit, ont abandonné l'idée d'aller voter et c'est quand même bien dommage. Personnellement, j'étais trop impliquée dans cette campagne alors j'ai préféré prendre mon mal en patience. Je m'étais déjà un peu préparée au fait qu'il y allait avoir du monde car les 24 bureaux de vote se trouvaient dans le même bâtiment. Donc, forcément, il y allait avoir embouteillage. Après, ça n'arrive qu'une fois tous les cinq ans donc on peut bien perdre deux heures de son temps pour aller voter.
J'espère tout de même que des mesures vont être prises pour éviter que ça ne se reproduise au second tour. J'ai vu que ça aussi été la galère à Toronto, Londres ou Tokyo. Je ne comprends pas pourquoi les Français de l'étranger ont autant été maltraités sur cette élection. Pour autant, je ne suis pas certaine que le vote électronique soit une bonne chose pour remédier à ces problèmes. Je pense que c'est quand même risqué. Je ne sais pas si j'aurais autant confiance en votant par internet que quand je me rends dans l'isoloir. Je crois que je préfère faire la queue quatre heures que de voter électroniquement. Une fois tous les cinq ans ce n'est pas dramatique".