"Gilbert Collard devrait respecter les électeurs et démissionner, là il s'amuse un peu", tacle Louis Aliot le numéro 2 du RN
Le départ qui fait mal. Dimanche, Gilbert Collard l’eurodéputé du Rassemblement national et jusqu’ici allié de Marine Le Pen a annoncé son soutien à Eric Zemmour à trois mois de l’élection présidentielle. Si c’est un ralliement de poids pour le candidat d’extrême-droite, après avoir mis la main sur Guillaume Peltier l’ancien numéro 2 des Républicains, c’est surtout une perte de taille pour le RN qui perd un élu européen. Et un départ qui ne passe pas dans les plus hautes sphères du parti d'extrême-droite.
"Tout le monde a le droit de changer de parti, mais la moindre des droitures, c'est de rendre son mandat. La manière dont ils le font, l'absence de courage, ne serait-ce que de me passer un coup de téléphone pour me dire 'on s'en va', c'est ce qui dégoûte les Français de la politique", a déploré dimanche Marine Le Pen sur France 3.
"Il rigole beaucoup mais dans ma ville et un peu partout en France, on ne rigole pas"
"Je n’ai trahi personne, on trahit des idées, pas des personnes. Je n'ai pas l'impression qu'en rejoignant Éric Zemmour je trahisse Marine Le Pen. Je suis dans le respect de la conformité de mes idées", a répondu Gilbert Collard sur BFMTV, invitant même Marine Le Pen à rejoindre Eric Zemmour.
"Il fait du Collard, tout le monde le connaît. Gilbert devrait tirer les leçons de son engagement chez Zemmour", a déploré encore ce mardi sur RMC Louis Aliot, maire RN de Perpignan et vice-président du parti. "Son mandat, il ne l’a eu que parce qu’il était sur la liste du Rassemblement national sur une élection à la proportionnelle. Il faudrait respecter les électeurs et il devrait démissionner de son mandat et là, sa démarche serait admissible et crédible".
"J'ai l'impression qu'il s'amuse un peu, j’ai écouté son discours, il rigole beaucoup mais dans ma ville et un peu partout en France, on ne rigole pas, la situation est dramatique. Ces changements de posture en pleine campagne n’arrangent personne et ne permettent à personne de pouvoir parler du fond. On reste sur l’écume des choses", ajoute-t-il.
"Ces migrations politiciennes ne sont pas bonnes"
Et son départ chez un concurrent direct mais moins bien classé dans les sondages étonne: "C’est incompréhensible de ce point de vue-là. Ils sont tous allés chez Zemmour pour la défense de la civilisation. On ne peut pas faire une campagne électorale que sur ça. On n’a pas attendu Collard ou les autres défendre cette thématique-là".
"Ces migrations politiciennes ne sont pas bonnes. Je suis allé prendre la température et je peux vous assurer que les Français n’aiment pas ça", conclu Louis Aliot.
Marine Le Pen est pour l’instant toujours devant Eric Zemmour dans les différents sondages publiés. Elle est plus au coude-à-coude avec la candidate de la droite Valérie Pécresse, les deux chefs de file étant créditée de 17 ou 18% des voix au premier tour, devant Eric Zemmour autour de 13%, mais loin derrière Emmanuel Macron à 25% selon les enquêtes.
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