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"Il n'y a pas de submersion migratoire": tacle Didier Leschi, qui évoque des débats "pas raisonnables"

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Après les propos de François Bayrou sur le sentiment de "submersion" migratoire en France, Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, expose son opposition à ces termes sur RMC, ce mercredi.

François Bayrou a répété et réaffirmé ses propos au sujet de l'immigration et du sentiment de "submersion" migratoire en France, mardi à l'Assemblée nationale. Des déclarations qui ont valu au Premier ministre de nombreuses critiques depuis, émanant de son propre camp et de l'aile gauche de l'hémicycle.

Pour Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), invité d'Apolline Matin, sur RMC et RMC Story, ce mercredi, "il n'y a pas de submersion migratoire, mais il y a des endroits où la concentration de l'immigration pose des problèmes sociaux importants qu'il faut arriver à résoudre."

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Didier Leschi évoque notamment "la situation vraiment particulière à Mayotte". "C'est une île où la densité est extrêmement forte. 700 habitants au km², c'est extrêmement dense, et du coup il y a une impossibilité de mettre en place des politiques publiques, avec une démographie comparable à la démographie du continent africain. Une personne sur deux à Mayotte est étrangère, et dans ces 50%, on compte au moins 25% en situation irrégulière", explique le directeur général de l'OFII.

Aurore Bergé défend François Bayrou

Pour Aurore Bergé, invitée de RMC, le Premier ministre a raison d'employer ces termes. "On admet juste que des millions de Français ont ce sentiment-là", commente la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, qui regrette "qu'on n'arrive jamais à avoir un débat serein et calme" sur ce sujet.

Pourtant ces débats autour de l'immigration, Didier Leschi pense qu'ils "ne sont pas raisonnables". Le directeur de l'OFII détaille sa pensée: "Dans le sens où ils devraient être apaisés, parce qu'il y a en ce qui concerne l'immigration pas une question de nombre mais le rapport entre le nombre et la question sociale. Bien souvent le débat vise à éluder la question sociale parce que d'une certaine manière, il est plus facile de sympathiser avec la souffrance qu'avec la pensée. 31% des immigrés en France vivent en dessous du seuil de pauvreté."

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Cette question divise même dans le camp de François Bayrou. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a reconnu avoir été gênée, sur RMC mardi, par les propos du Premier ministre. "On parle d'hommes et de femmes et d'un pays qui de par sa géographie et sa culture a toujours accueilli et s'est construite avec cette tradition", a-t-elle notamment déclaré. "La France est un pays qui, tous les ans, donne à entre 80.000 et 100.000 personnes la nationalité française. Depuis 20 ans, c'est à peu près 3 millions de personnes qui ont acquis la nationalité française", confirme ce mercredi matin Didier Leschi.

Chiffres: Didier Leschi explique qu'il y a environ 11% d'immigrés en France, c'est à dire de personnes étangères nées à l'étrangers, dont une partie importante a acquis la nationalité française. Tous les ans la France donne à entre 80.000 et 100.000 personnes la nationalité française

TRC