Incident avec Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée: le député LFI Louis Boyard assume et ne regrette rien

Scène houleuse ce lundi à l'Assemblée nationale. Alors que la Première ministre Elisabeth Borne s'exprimait dans l'hémicycle en pleine discussion sur la motion de censure du groupe Liot, le député de La France insoumise Louis Boyard a crié à plusieurs reprises qu'il n'avait "pas de leçons à recevoir de la majorité".
La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet lui a alors demandé à plusieurs reprises de se "taire". Devant son refus, elle a immédiatement prononcé "un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal" avec comme éventuelle conséquence, la privation du quart de son indemnité parlementaire, soit une retenue sur salaire de 1.460,25 euros.
"J'ai fait mon travail de député"
Ce mercredi sur RMC et BFMTV, Louis Boyard a assumé et s'est justifié: "Je suis comme tous les Français, je suis en colère". "Quand la Première ministre prenait la parole, la présidente de l'Assemblée nationale nous a demandé de nous taire et je lui ai dit qu'on ne se tairait pas tant qu'on n'aurait pas le droit de voter sur la réforme des retraites", a poursuivi l'élu évoquant le 49-3 puis l'usage fait par Yaël Braun-Pivet de l'article 40 de la Constitution, bloquant la proposition de loi du groupe Liot qui visait à abroger le report de l'âge de départ à la retraite.
"La présidente de l'Assemblée nationale s'est mise à me faire une leçon de morale et je lui ai répondu que je n'avais de leçons à recevoir d'un agent de l'Elysée, ce qu'elle est puisqu'elle a empêché les députés de voter sur la réforme des retraites. J'ai fait mon travail de député", a ajouté Louis Boyard.
Interrogé sur son état au moment des faits, le député a démenti avoir bu ou fumé regrettant seulement s'être exprimé dans une posture un peu avachie et évoquant juste un sentiment de colère.
"J'aimerais qu'on regarde un peu plus le fond et un peu moins la forme"
Quant à la suspension d'une partie de son indemnité parlementaire, Louis Boyard a assuré ne rien redouter et être prêt à recommencer "tant qu'on n'aura pas retiré la réforme des retraites".
Déjà pointé du doigt pour son attitude dans l'hémicycle et notamment pour son non-port du costume, le deuxième plus jeune député de l'Assemblée nationale a estimé qu'il y avait bien "une dignité à avoir quand on est à l'Assemblée nationale". "
"Arriver tout souriant à la tribune dans son costar trois pièces en expliquant que les Français vont travailler deux ans de plus sans qu'il y ait de vote, ça me choque. J'aimerais qu'on regarde un peu plus le fond et un peu moins la forme", a ajouté Louis Boyard.
"Pour les Français, notre attitude à l'Assemblée nationale ce n'est pas leur sujet tant qu'on vote les bonnes lois. Aujourd'hui, les personnes qui ont la prétention d'être les représentants les plus dignes sont les plus indignes parce que ce sont ceux qui interdisent aux députés de voter", a-t-il conclu.