"Jean-Luc Mélenchon a occupé le vide que le PS a laissé, il a bossé", admet Jérôme Guedj

Jérôme Guedj va-t-il se lancer dans la course à la direction du PS? Sans faire acte de candidature officielle, le socialiste, opposant à la ligne d'Olivier Faure, a plaidé ce jeudi sur RMC pour un "PS plus fort" et coupant définitivement avec LFI. Le député de l'Essonne a admis la nécessité d'un travail sur le fond, face à l'"hégémonie culturelle" des insoumis à gauche. "Mélenchon a occupé le vide que le PS a laissé" depuis plusieurs années, a-t-il reconnu. "Il a bossé, je ne le conteste pas."
"Un nouveau socialisme, une alliance des productifs, des entreprises, des salariés, des créateurs... Mon adversaire, c'est l'économie de la rente", fait savoir Jérôme Guedj
Interpellé par la chroniqueuse des Grandes Gueules Éléonore Lemaire sur la perception du PS et la candidature d'Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022, ayant récolté 1,7% des voix soit le score le plus bas de l'histoire du PS, Jérôme Guedj a considéré les "socialistes au fond trou" dès 2017, après la candidature de Benoît Hamon. "Tous ceux qui ont participé à la primaire ont quitté ensuite le PS", a-t-il fait remarquer. "Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Aurélie Filippetti, on avait besoin de ces voix!"
Ancien frondeur, "Hollande est derrière moi à l'Assemblée"
Le socialiste était même frondeur à l'époque du quinquennat de François Hollande, entre 2012 et 2017. "Je préférais le terme de lanceur d'alerte". Depuis le retour de l'ancien Président dans l'hémicycle, "il est derrière moi à l'Assemblée", s'est-il amusé. Mais le potentiel candidat au Congrès l'admet là encore: "Il y a eu une déception, un décalage. Je disais à l'époque qu'on s'éloignait des classes populaires et moyennes. On donnait le sentiment de mettre plus d'énergie à être une gauche de gouvernement que d'être gauche."
Et depuis, Jean-Luc Mélenchon et LFI ont pris le relais et ont su s'adresser à une bonne partie de l'électorat de gauche. "On était en slip, il y avait un rouleau compresseur en face de nous", a de nouveau concédé Jérôme Guedj. Pourtant, ce dernier a définitivement coupé avec le leader insoumis, qui fut autrefois son mentor, dans l'Essonne, lorsqu'il était sénateur et adjoint au maire de Massy.
Des "dérives hallucinantes" de la part de Jean-Luc Mélenchon
"Il est entré dans le toboggan de la brutalisation, de la conflictualisation, les outrances qui sont les siennes... J'ai rompu après le 7 octobre (2023, l'attaque du Hamas sur le sud d'Israël, ndlr) pour parler concrètement, avec des dérives hallucinantes de sa part", a estimé Jérôme Guedj. "Je l'ai connu jeune, on ne s'est pas parlé pendant 15 ans. Quand on s'est remis à discuter, je me suis dit que cela ne correspond pas au rassemblement de la gauche."
À propos de la situation à Gaza, Jérôme Guedj a réfuté tout soutien au gouvernement de Benjamin Netanyahu. Il a notamment affirmé qu'il irait "manifester contre lui chaque samedi s'il était Israélien." "Je suis contre l'extrême droite en France et en Israël", a-t-il martelé, précisant être un "sioniste pro-palestinien".
"J'en veux à LFI. Ils ont fait une politique le 7 octobre, et comme avec l'affiche sur Cyril Hanouna, ils ne re reconnaissent jamais leurs fautes", a poursuivi le député. "On aurait dû tenir un discours homogène tous ensemble, à savoir la libération des otages, un cessez-le-feu et une solution à deux États, et non pas donner l'impression qu'on joue l'un contre l'autre."