“La démocratie a un coût”: une maire réclame 18.000 euros à Macron pour l’organisation des législatives

Camille Pouponneau, la maire de Pibrac, en Haute-Garonne, a récemment adressé un courrier à Emmanuel Macron en demandant quelques renseignements sur les conditions de remboursement liées à l'organisation des élections législatives.
Pour elle, "c'est à l'État de régler les dépenses relatives à l’organisation des élections, comme l’indique l’article L70 du Code électoral”. “Quand on ne respecte pas la loi, vous comme moi, on se fait bien rattraper par la patrouille donc j’avais envie de rappeler à l'État ses obligations", explique la maire au micro de RMC ce mardi 27 août.
"La démocratie n'a pas de prix, mais elle a un coût"
Dans sa commune, ces élections anticipées ont suscité une organisation importante, avec l’ouverture de huit bureaux de votes et la mobilisation des services administratifs, des services techniques et de la police municipale pour la sécurité. 1.070 euros seulement ont été remboursés selon ses calculs, soit 1/18e des dépenses engendrées.
"L'objectif, c'est de montrer que la démocratie n'a pas de prix, mais elle a un coût. Quand Emmanuel Macron déclare qu’il balance une grenade dégoupillée, les communes en prennent les éclats”, poursuit Camille Pouponneau dans Charles Matin.
Ces dépenses, elle avait pu les anticiper pour les Européennes, mais pas pour les législatives. Selon la maire de Pibrac, certaines communes ont souffert plus que d’autres de cette organisation de dernière minute. Mais alors concrètement, qu’attend-elle d’Emmanuel Macron?
"J'ai écrit vendredi 23 août, les réseaux sociaux ont été plus rapides que le facteur, plaisante-t-elle. Le président de la République n'a pas encore reçu le courrier officiellement, j'espère avoir une réponse, mais j’espère surtout qu'il puisse changer son regard vis-à-vis des communes".
Macron écarte un gouvernement NFP, la maire est inquiète
Concernant le nouveau cycle de consultations ouvert par Emmanuel Macron, sans LFI ni le RN, mais avec le renfort de "personnalités" censées l'aider à sortir de l'impasse après avoir balayé l'option Lucie Castets, Camille Pouponneau se dit inquiète.
“J’ai beaucoup de craintes. Nos concitoyens ont l'impression que leur vote n'est pas respecté. Je crains pour l'avenir. Les maires sont les seuls à garder la confiance des électeurs, mais on est dans un système démocratique où, malheureusement, les électeurs ont de moins en moins confiance en leurs élus”, conclut-elle.