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Législatives: Clémentine Autain ne siègera pas dans le groupe de LFI à l'Assemblée nationale

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Au lendemain des élections législatives qui ont placé la gauche en tête, mais sans majorité absolue, la députée LFI sortante réélue Clémentine Autain a pris ses distances avec les insoumis, mais plaidé pour l'union.

Députée LFI sortante réélue en Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain a été claire. "Je ne siègerai pas dans le groupe de La France insoumise", a-t-elle indiqué d'emblée, dans le Face à Face sur RMC-BFMTV ce lundi 8 juillet 2024. La veille, les résultats du second tour des élections législatives ont placé l'alliance de gauche (le Nouveau Front populaire) en tête, mais sans majorité absolue, devant le camp présidentiel (Ensemble pour la République) et devant l'alliance d'extrême droite (le Rassemblement national et quelques alliés Les Républicains qui ont suivi Eric Ciotti).

"Il y a eu une purge dans ma formation politique: cinq camarades (Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Hendrik Davi) n'ont pas été investis par LFI au dernier moment", a expliqué Clémentine Autain. Tout comme François Ruffin, réélu dans Somme, récemment, elle a donc pris ses distances avec le parti. "On n'a pas décidé de rester seuls dans un coin, mais de rester nous-mêmes."

Un nouveau groupe politique?

"Il faut une gauche franche et démocratique", a ajouté Clémentine Autain, qui se dit favorable à une gauche de rupture mais pas à "des méthodes non démocratiques" au sein des mouvements. "J'invite mes camarades insoumis à bien réfléchir: la purge qui est arrivée, elle peut arriver à d'autres", a-t-elle averti.

"Cela ne paraît pas absolument certain que LFI soit majoritaire au sein du NFP" à l'Assemblée nationale, a affirmé la députée sur RMC-BFMTV. Malgré les résultats, qui donnent le parti insoumis comme le parti de gauche le plus représenté à l'Assemblée, "ce n'est pas fixé", selon elle, qui évoque de possibles recompositions.

"On ne va pas rejoindre le groupe PS", a réfuté Clémentine Autain, interrogée sur la place des dissidents réélus à l'Assemblée. "Moi je souhaite appartenir à un nouveau groupe politique", a-t-elle indiqué, dans "un cadre de pluralisme" et "pas caporalisé".

Des discussions "au plus vite" au sein du NFP

"Je suis pour l'union depuis longtemps", a souligné Clémentine Autain, en réclamant "de l'apaisement". "Maintenant, la question est comment on gouverne et quel Premier ministre on propose?" Désormais, "je pense qu'il faut très vite qu'il y ait une réunion, des discussions" entre "les chefs de partis et les députés membres du NFP", pour "proposer un nom à Emmanuel Macron", a-t-elle poursuivi. "Le plus vite sera le mieux."

"Il faut un consensus autour d'un seul nom" pour proposer un Premier ministre, selon elle. "Le consensus est une bonne méthode, mais quand il n'y a pas consensus, il faut un vote."

"Cela ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande."

Sans s'imposer, elle n'a pas écarté pas la possibilité d'être choisie, tout comme François Ruffin ou Marine Tondelier. "Je fais partie des noms, je répondrais présente" si le choix se portait sur elle.

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De son côté, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a estimé: "Il faut que dans la semaine, nous puissions être en mesure de présenter une candidature" à la tête du gouvernement.

Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a jugé sur France 2 que le choix d'un Premier ministre, ou d'une Première ministre, peut se faire "par consensus" et pas forcément par un vote au sein du NFP. L'Insoumise Mathilde Panot a, elle, déclaré sur RTL que l'alliance de gauche proposera "un Premier ministre et un gouvernement cette semaine", ajoutant que Jean-Luc Mélenchon "n'est absolument pas disqualifié".

"Il faut un visage uni"

Dans tous les cas, "si nous voulons gouverner, il faut absolument que le Nouveau Front populaire ait un visage uni", a plaidé Clémentine Autain sur RMC-BFMTV. "Ce n'est pas qu'un cartel d'organisations. (...) Si on veut gouverner, ce NFP doit être cohérent, nous avons une responsabilité."

"Pourquoi nous pouvons apaiser? Parce que nous voulons plus de justice sociale", a-t-elle expliqué. "C'est ça que demandent les Français, ce qui peut rassembler et pas fracturer."

"Si nous gouvernons, c'est pour améliorer le quotidien des Français."

Sans majorité, faudrait-il passer par des 49.3? Clémentine Autain espère plutôt pour trouver des accords "mesures par mesures, et nous verrons bien". "Je veux apaiser, pas brutaliser le pays", a-t-elle promis.

"Il faut faire attention: il y a eu un sursaut, mais l'extrême droite est à l'affût", a-t-elle ajouté. "On propose de prendre le problème à la racine avec des mesures de justice sociale" et fiscale.

Maxime Ponsot