Législatives: dans le camp présidentiel, le possible front républicain contre le RN divise

Emmanuel Macron et Gabriel Attal à Orthez le 5 septembre 2023 - Caroline BLUMBERG / POOL / AFP
Dernière ligne droite avant le premier tour des élections législatives (30 juin). Et dans les coulisses, une question taraude le camp présidentiel, qui anticipe déjà le second tour: faudra-t-il un front républicain contre le RN, quitte à soutenir des candidats de gauche?
Chez les stratèges de la campagne, la question se pose déjà, parce que la situation va forcément se produire. Les sondeurs le disent: la forte participation va entraîner de nombreuses triangulaires, peut-être une centaine, alors qu’il n’y en avait que huit il y a deux ans.
Se désister au profit des insoumis?
Dans ces circonscriptions où trois candidats pourront se maintenir, faudra-t-il faire front républicain, avec la gauche, pour battre le RN? Quitte à se désister? Ce point n’a pas été tranché. Mais des candidats ont commencé à s’en inquiéter auprès de Gabriel Attal, lors d’une visio la semaine dernière.
L’ancien ministre Clément Beaune, lui, dit clairement oui: il faudra "toujours voter pour le candidat qui affronte le RN", y compris si c’est un insoumis. Et c’est ce dernier point qui fait débat. "RN, LFI, moi, je les mets au même niveau" balaye un autre député sortant: "Il faut faire barrage aux deux". Selon lui, il faudra décider au cas par cas. Plus facile, par exemple, de se ranger derrière un PS.
Emmanuel Macron, lui aussi, renvoie dos à dos les deux extrêmes. "L’un n’est pas le rempart de l’autre" a-t-il jugé vendredi soir. En tous cas, il faudra que la ligne soit claire dès dimanche soir, estime un cadre du camp présidentiel. Pour l’heure, "ça nous affaiblit de se projeter déjà là-dessus", dit-il, avec une conclusion: cela prouve que tout se joue au premier tour, dimanche, et il ne faut surtout pas arriver troisième.