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Législatives: pourquoi Gabriel Attal tente de faire oublier Emmanuel Macron

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Pour cette campagne des législatives, Gabriel Attal se met en avant et tente de faire oublier Emmanuel Macron. Une stratégie qui a pour objectif de sauver le camp présidentiel, tout en renforçant ses perspectives personnelles.

Voter Gabriel Attal plutôt qu’Emmanuel Macron? C'est en substance l'appel du Premier ministre ce jeudi, lors de la conférence de presse pour présenter le programme de Renaissance avant les législatives. "Le 30 juin, j'aimerais que les Français me choisissent" comme Premier ministre, a déclaré Gabriel Attal. Pour sauver la campagne du camp présidentiel, Gabriel Attal tente donc de faire... sans le président.

Mais ne lui parlez surtout pas d'une émancipation. Gabriel Attal le répète: l'important, ce ne sont pas les personnes mais le programme. Pour autant, le Premier ministre l'admet, son rôle dans ces élections législatives est particulier. "C’est la première fois depuis de 25 ans que les Français vont, indirectement, choisir un Premier ministre. Je mène cette bataille avec nos candidats", a-t-il expliqué dans la soirée sur BFMTV.

Alors, pourquoi appeler les Français à le choisir Premier ministre? Un proche de Gabriel Attal explique: "On voit le rejet d'Emmanuel Macron sur le terrain, alors il vaut mieux jouer la carte du Premier ministre, plus populaire". C'est aussi une stratégie pour son avenir, estiment plusieurs cadres de Renaissance. L'objectif pour Gabriel Attal: s'affirmer pour de bon comme le leader de Renaissance à l'Assemblée, et comme potentiel patron du parti lors du congrès prévu à l'automne.

A vous de nous dire : Gabriel Attal peut-il sauver la majorité ? - 21/06
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Gabriel Attal divise les sympathisants de Renaissance

Mais cette stratégie de Gabriel Attal, tenter de faire oublier le président de la République pour cette campagne des élections législatives, divise les sympathisants du parti de la majorité, par exemple dans les Alpes-Maritimes. Depuis 2017, Chantal a voté pour le parti présidentiel dans toutes les élections qui se sont présentées: "Je reste fidèle à Renaissance".

Mais depuis quelques jours, elle n’approuve pas la stratégie initiée par le Premier ministre de se démarquer d’Emmanuel Macron: "Ce n’est pas courageux. Tout ça parce qu’Emmanuel Macron n’a pas le vent en poupe… Il est dénoncé, décrié. Mais il faut faire corps, même dans l’adversité".

Ça ne changera pas pour autant son vote, au contraire de Nathalie, convaincue par la prise d’initiative de Gabriel Attal: "Ça a beaucoup accentué, poussé mon choix. Il se démarque. Il a la tête sur les épaules". Pour d’autres, c’est un non-sens. Si Gabriel Attal est de nouveau nommé à Matignon, le risque est "qu’il n’ait pas les mains libres" selon Monique, déçue par le parti Renaissance, et plongée dans le doute avant de voter: "Je ne sais pas encore… Je m’abstiendrai peut-être". Et tant pis, dit-elle, si le pays est ingouvernable dans trois semaines, avant de tacler le président de la République: "Il l’aura bien cherché".

LP avec Romain Cluzel et Alfred Aurenche