RMC
Politique

Législatives: Emmanuel Macron doit-il s’impliquer? "Il ne faut pas qu’il parle"

placeholder video
Les électeurs de Renaissance s’interrogent sur la participation d’Emmanuel Macron, qui s’exprime en conférence de presse ce mercredi (11h), à la campagne des législatives.

Une conférence de presse pour lancer la campagne de son camp pour les législatives. Après avoir dissous l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron veut se démultiplier pour élargir sa majorité et inverser la tendance. "La dissolution, ça a été brutal pour une grande partie des Français" admet un ministre plutôt perplexe sur l'utilité de cette conférence de presse, estimant que ce sera a minima un moyen pour le président de s'expliquer. Emmanuel Macron va "donner l'orientation qu'il croit juste pour la nation", dit-on à l'Elysée. Mais multiplier les interventions, est-ce une bonne stratégie?

Beaucoup en doutent, même dans son camp. "Il faut que le président se déploie le moins possible", confie un cadre macroniste. Des députés, désormais en campagne, lui préférent Gabriel Attal. Même une ministre-candidate compte mettre le visage du Premier ministre et pas celui du président sur son affiche de campagne. Enfin, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe enfonce le clou: "Pas sûr qu'il soit complètement sain que le président fasse une campagne législative".

Emmanuel Macron va-t-il réussir à redresser la barre?

A Cesson-Sévigné, juste à côté de Rennes, où la liste de Valérie Hayer a fait le meilleur score aux européennes (23%) devant Raphaël Glucksmann (21,4%) et Jordan Bardella (13,3%), les électeurs macronistes s’interrogent sur la stratégie à suivre. Pour Frédéric, qui vote Renaissance, "il ne faut pas qu’Emmanuel Macron parle". "Il a une prégnance trop importante. Je ne vois pas du tout quelle annonce forte il peut faire pour remobiliser, parce que les gens n’y croient plus", ajoute-t-il.

D’autres électeurs pensent au contraire que le président peut redresser la barre, en gardant le cap. c’est le cas d’Amar, et de François… "Il faut qu’il arrive à expliquer aux gens que tout ce que disent les autres, c’est une bonne partie de ‘y’à qu’à, faut qu’on’", estime le premier. "Il faut qu’il s’engage et défende son bilan. Les gens ne retiennent que ce qu’il ne fait pas bien", regrette le second. Mais François prône tout de même quelques ajustements: "Au niveau du chômage, réduire la durée pour en bénéficier, il peut revenir là-dessus pour apaiser la tension".

Une tension qui embarrasse Françoise… Elle ira voter le 30 juin, c’est sûr, mais pour qui? "Je ne sais pas encore trop… Soit le candidat de Macron, soit peut-être le PS. Je suis perdue", confie-t-elle. Sa priorité sera surtout de faire barrage au RN.

LP avec Hélène Terzian et Martin Cadoret