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Législatives: le RN, avec ses "brebis galeuses" et des polémiques, n'a pas tenu son "plan Matignon"

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Le RN a été confronté à de multiples polémiques entre le premier et le second tour des législatives, avec différentes sorties de candidats investis, ces fameuses "brebis galeuses". La plupart ont été battus au second tour mais certains ont réussi à se faire élire. Et le parti va donc devoir se pencher sur leurs cas.

L’échec est cuisant pour le RN au lendemain du second tour des élections législatives. Le parti, qui espérait une majorité absolue, n’arrive que troisième derrière le Nouveau Front populaire et Ensemble. Un échec qui s’explique principalement par le front républicain et les désistements de nombreux députés.

Mais la campagne d'entre-deux tours a aussi été marquée par les multiples polémiques, comme celle sur les binationaux, ainsi que les différentes sorties des candidats investis par le RN. Des fameuses "brebis galeuses", l'expression utilisée par Jordan Bardella lui-même et en interne, aux propos racistes, antisémites, révisionnistes...

Si la plupart d'entre eux ont été battus au second tour, certains ont réussi à se faire élire. C'est le cas par exemple de Roger Chudeau, dans le Loir-et-Cher. Jusque-là figure du parti, il a été désavoué par Marine Le Pen après ses propos sur l'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem. "Une Franco-Marocaine" dont la nomination fut selon lui "une erreur".

Des députés investis dans l'urgence, se justifie le RN

Daniel Grenon, réélu dans l'Yonne, siégera-t-il comme non-inscrit? Lui qui estimait qu'un "Maghrébin binational" n'avait "pas sa place dans les hauts lieux". Même interrogation autour d'un élu en Côte-d'Or qui conteste le réchauffement climatique et estime que "l'Afrique nous envahit".

Et quid de Florence Joubert, élue dimanche dans la troisième circonscription de Dordogne, qui avait estimé sur X que "le gouvernement Macron" tentait "d'opérer un véritable lavage de cerveau et lessivage de notre résistance à l'envahisseur" en distillant "la culture islamique"?

Sébastien Humbert, nouvel élu dans la quatrième circonscription des Vosges qui faisait la promotion des théories fantaisistes d'Alexandra Henrion-Caude, figure de proue du mouvement antivax et complotiste, sera-t-il sanctionné? Pas si sûr, puisque Jordan Bardella avait estimé que "Didier Raoult est à la médecine" ce que le RN est "à la politique"?

Le parti n'aura en tout cas pas à gérer le cas de certains candidats, qui n'ont pas été élus. Comme celle, en Mayenne, qui évoquait son "ophtalmo juif" et son "dentiste musulman", pour réfuter tout soupçon de racisme. Ou encore dans le Haut-Rhin, ce candidat qui estimait que les propos de Jean-Marie Le Pen sur "le point de détail de l'histoire" n'étaient pas antisémites.

Devant cette liste de nouveaux députés aux propos litigieux, le parti lepéniste avait renvoyé à la difficulté d'investir des candidats dans le temps très contraint provoqué par la dissolution de l'Assemblée.

L'assertion semblait toutefois contraire à celle, maintes fois répétées ces deux dernières années, selon laquelle un "plan Matignon" était "prêt" en cas de victoire du RN et qu'"il suffisait d'appuyer sur un bouton pour le déclencher".

Hélène Terzian avec Guillaume Descours