Législatives: pourquoi la question des désistements déchire la macronie

Depuis dimanche soir, le camp présidentiel étale ses divergences sur la question des désistements avant le second tour des élections législatives. Faut-il se retirer pour faire barrage au RN, y compris au profit d’un candidat LFI? Cette question déchire la macronie. Et ça a donné lieu à des échanges tendus ce lundi midi entre les ministres, qui étaient réunis par Emmanuel Macron.
Il y avait deux lignes, à l’Elysée. Avec le gouvernement coupé en deux. Plusieurs participants ont décrit à RMC une ambiance loin d’être apaisée… Des échanges francs entre, d’un côté, les partisans d’une ligne intransigeante vis-à-vis des insoumis. Ni RN, ni LFI: une ligne défendue publiquement par Bruno Le Maire ou Aurore Bergé.
Et face à eux, une levée de bouclier d’une partie des ministres, plutôt issus de la gauche, qui ont pris la parole un à un. Comme Fadila Khattabi, qui s’est elle-même désistée, mais aussi Hervé Berville, Franck Riester ou Patrice Vergriete, ancien maire de Dunkerque, où le RN est fort. “Il faut hiérarchiser les périls, défend un ministre. Des Français ont la boule au ventre."
Emmanuel Macron tranche
Un autre participant décrit une opposition entre “les bourgeois de droite”, jamais exposés au RN, et les ministres venus de régions où il fait de gros scores. “Il faut aller sur le terrain!” s’agace l’un d’eux, plaidant pour des désistements systématiques. “En 2022, on accusait Mélenchon d’être flou, comment peut-on l’être aujourd’hui?”.
C’est cet argument que reprend finalement Emmanuel Macron, citant les fronts républicains à gauche depuis 2017. “Sans cela, nous ne serions pas là, dit-il. Il ne faut pas se tromper." La ligne est tranchée, mais les divergences restent. Le clivage droite/gauche a ressurgi au gouvernement, conclut un conseiller.