"Les ministres sont à la solde des lobbyistes": la colère de Richard Ramos (Modem) sur les nitrites

Moins de nitrites, mais toujours des nitrites. Après un avis de l'agence sanitaire Anses confirmant le lien entre exposition aux nitrites et risque de cancers, le gouvernement a demandé fin mars aux industriels de baisser les doses dans les charcuteries (-20%). Mais des associations, comme la Ligue contre le cancer, demandent une interdiction pure et simple. C’est aussi le combat du député Richard Ramos (Loiret), membre du Modem et de la majorité présidentielle, également opposé la retraite des retraites. L’Assemblée nationale a voté contre l’interdiction des nitrites à partir de 2024, ce jeudi.
"On va y arriver (à les faire interdire). On a commencé à mener ce combat sur RMC et aujourd’hui on sait que le nitrite, ça tue les Français. Il faut que ces ministres, qui sont à la solde des lobbyistes, démissionnent et protègent les Français", lance Richard Ramos dans "Charles Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story.
"Les ministres sont à la solde des lobbyistes, accuse-t-il. Et pourtant, je suis dans la majorité présidentielle, je suis Modem. Aujourd’hui, les chercheurs français, le Circ, l’institut français créé par le général de Gaulle, dit que ça tue. L’Anses, l’agence de santé indépendante, et l’agence européenne disent que ça tue. Et que font les ministres? Ils disent: on continue, on continue à tuer les gens."
"L'agenda du gouvernement est celui des industriels"
Et Richard Ramos dénonce les arguments avancés par le gouvernement. "On a gagné le combat, tout le monde dit que ça tue. Mais on dit, ‘attention, peut-être que les autres produits ne sont pas bien non plus, on ne sait pas faire sans nitrite’… Mais on se fout de la gueule du monde! Allez dans un supermarché, vous avez plein de produits sans nitrite. Le jambon de Parme, la charcuterie corse, il n’y a pas de nitrite et zéro retour du botulisme!"
"Si les industriels font du sans nitrite, c'est qu'ils savent que ne ça tue pas, mais ils veulent faire deux alimentations en France: une pour les pauvres qui aura le droit de crever avec du nitrite et une autre pour les bobos que nous sommes où on mettra 40 centimes de plus mais on aura le droit de pas mourir", ajoute le député du Loiret.
"L'agenda du gouvernement est celui des industriels, estime aussi Richard Ramos. La seule étude sur laquelle s'appuie sur le gouvernement a été financée à plus de 2 millions d’euros par les industriels. Le gouvernement n'a même pas l'honnêteté de dire qui paye. Dis-moi qui paye, je te dirai qui est ton maître! C'est insupportable."
"C'est pour ça que les gens ne vont plus voter, qu'on est dans une crise démocratique"
Selon Richard Ramos, le cas des nitrites est le reflet de l’attitude de l’exécutif sur d’autres sujets, comme la réforme des retraites. "C'est pour ça que les gens ne vont plus voter, qu'on est dans une crise démocratique. Quand la loi protège moins que Foodwatch, la Ligue contre le cancer, que des associations, alors les gens se détournent de la démocratie. On n'a pas des politiques à la hauteur de l’enjeu sanitaire. C'est pour ça que, pour d'autres raisons, on a des gens dans la rue et qu'on aura une insurrection démocratique. La loi doit protéger. J’ai été élu comme député pour protéger. Et aujourd’hui, les ministres à la solde des lobbyistes ne protègent pas. Donc les gens n'iront plus voter car la loi ne les protège plus."
"Je suis contre le gouvernement et parfois contre le Modem, conclut Richard Ramos. Je suis d’abord un député libre. Parce qu’on sait que ça tue. Si les grands chercheurs nous avaient dit que ça ne tue pas, je ne serais pas en colère. Mais vous avez des enfants, comment se dire que je vais manger le jambon-coquillettes du dimanche soir et tuer mes gosses?"