Loi immigration: “Je ne vais pas vous dire que je saute au plafond", reconnaît Emmanuel Macron

Emmanuel Macron s'est longuement exprimé ce mercredi sur France 5. L'occasion pour le chef de l'Etat de revenir sur le projet de loi immigration adoptée dans la douleur mardi à l'Assemblée nationale avec des défections dans sa propre majorité. Le président a défendu ce "bouclier qui nous manquait", tout en reconnaissant que certaines mesures ne le faisaient pas "sauter au plafond", comme la caution demandée aux étudiants étrangers.
D'emblée, Emmanuel Macron refuse de se dédire et défend une loi qu'il juge utile.
“Il faut assumer ce qui a été fait. Il faut lever beaucoup de contre-vérités et il faut aussi calmer les esprits. Cette loi, c’est pour moi le bouclier qui nous manquait”, estime-t-il.
Mais il reconnaît, que la loi heurte, bouscule... “C'est légitime” dit-il. D'ailleurs, lui-même admet que ce n'est pas le texte qu'il souhaitait. “Je ne vais pas vous dire que je saute au plafond que je la trouve formidable. La caution demandée aux étudiants étrangers par exemple, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée en toute sincérité”, pointe-t-il.
Un texte pour lutter contre le RN
Le président émet même des doutes sur la constitutionnalité de certains articles. “Est-ce que parce qu’il y avait des articles qui n’étaient pas conformes à notre Constitution, il fallait dire, on ne fait pas d’accord? Et donc il n’y a pas de texte. Ma réponse est non parce que ça aurait été l’impuissance”, assume-t-il. Alors pourquoi aller si loin?
“Si on ferme les yeux, si on dit qu’il n’y a pas de problème d’immigration, on fait le jeu du Rassemblement national. Je pense que lutter contre lui, ce n’est pas refuser de traiter des sujets qui le nourrissent, au contraire”, pointe le président de la République.
Pour éviter que le RN arrive au pouvoir, Emmanuel Macron tente donc de faire de ce texte une arme contre l'extrême droite.