Macronisme: "Les Français attendaient autre chose", reconnaît Yaël Braun-Pivet

"Il faut assumer". La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet est revenue ce jeudi au micro des Grandes Gueules sur les erreurs commises par le mouvement macroniste depuis 2022. Elle a notamment reconnu que les "nouveaux usages" promis par Emmanuel Macron et ses soutiens ont été "en partie ratés".
"On est arrivé aux responsabilités en disant 'nouveau visage', avec des gens de la société civile. Pour les nouveaux usages, c'est en partie raté parce qu'on a été beaucoup trop vertical, pas assez participatifs", reconnaît ainsi sur RMC Yaël Braun-Pivet. Mais il serait "extrêmment injuste", précise-t-elle, d'imputer ce "côté vertical" à "un seul homme", en l'occurence Emmanuel Macron. La présidente de l'Assemblée pointe également la responsabilité des Premiers ministres, des membres de gouvernement et des députés.
"C'est une erreur, il faut l'assumer. Les Français attendaient autre chose", reconnaît Yaël Braun-Pivet
"On voit bien qu'il y a eu des réformes que l'on n'a pas réussies à faire passer parce qu'il y a eu un manque clair de concertation. C'est une évidence", poursuit-elle. Soutien d'Emmanuel Macron dès les premières heures d'En Marche, elle a surtout appris à connaître "intimement" le chef de l'État "depuis 2022" lorsqu'elle est devenue présidente de l'hémicycle. Désormais, Yaël Braun-Pivet confie bien le connaître et avoue avoir "des relations extrêmement riches" avec lui mais qui peuvent aussi la "rendre parfois perplexe".
Dans son premier livre À ma place, publié aux Éditions Buchet-Chastel, Yaël Braun-Pivet revient notamment sur une décision d'Emmanuel Macron qu'elle n'a pas comprise: la dissolution de l'Assemblée nationale. Selon elle, "ce n'était pas une bonne décision".
Départ d'Alexis Kohler: "Je m'en moque"
Alors que beaucoup de personnalités politiques ont pointé la responsabilité des conseillers du président, Yaël Braun-Pivet estime qu'il ne faut pas se cacher derrière les conseillers, qui "ne sont pas ceux qui décident", car la responsabilité est celle de la personne "qui prend la décision". Interrogée sur ce qu'elle pensait du départ d'Alexis Kohler du secrétariat général de la présidence de la République, l'élue des Yvelines a confié s'en "moquer".
Rappelant son indépendance vis-à-vis de l'exécutif et du chef d'État, en tant que présidente de l'hémicycle, Yaël Braun-Pivet trouve "dommage" qu'Emmanuel Macron ne l'ait pas consultée avant de dissoudre l'Assemblée.
Pourtant l'article 12 de la Constitution précise que "le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale". Yaël Braun-Pivet estime qu'elle aurait été de bon conseil, en tant que "personne qui connaît vraiment le Parlement".