"Je ne suis pas sous l'autorité d'Emmanuel Macron", rappelle Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau

Laurent Wauquiez se dit "convaincu de gagner" son duel face à Bruno Retailleau dans le cadre de l'élection à la présidence des Républicains. D'ailleurs le président du groupe Droit républicaine ne parle pas de duel mais de "duo", précise-t-il ce jeudi sur RMC-BFMTV.
Celui qui fut déjà président de LR entre 2017 et 2019, avant de démissionner à la suite du très faible score de son parti aux élections européennes, ne s'est pas privé de rappeler que Bruno Retailleau, actuel ministre de l'Intérieur, était tenu à la "solidarité gouvernementale" et donc sous les ordres de François Bayrou et d'Emmanuel Macron. L'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes l'oppose ainsi à sa "parole libre".
"Des paroles aux actes"
Une "parole libre" qui lui permet, selon lui, de parler des sujets sur l'immigration, l'insécurité, les OQTF et sa proposition controversée de les envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon. Que chacun soit dans "son rôle", Bruno Retailleau place Beauvau et lui à la présidence de LR, cadre-t-il.
Un ministre de l'Intérieur qu'il dit soutenir mais pour autant, Laurent Wauquiez dit aussi constater qu'on lui met "beaucoup de bâtons dans les roues", "au niveau de François Bayrou et Emmanuel Macron". "Je considère qu'on a besoin de passer des paroles aux actes", réclame-t-il, évoquant notamment le sujet des prisons attaquées et appelant de ses voeux à adopter une "loi spéciale" afin "d'accéler la construction des places de prison" en France.
"Ce sera beaucou plus serré qu'on le pense", confie une ministre
Les militants LR ont jusqu'à ce jeudi 17 avril pour adhérer et participer à l'élection du président de leur parti. Selon un dernier décompte, plus de 100.000 votants sont désormais à jour de cotisations.
100.000: un chiffre qui dépasse les pronostics, mais dont il est impossible de tirer la moindre conclusion. Car ce congrès est une élection à l'aveugle, sans sondage, où chacun est à la recherche le moindre signe.
"Bruno Retailleau fait les plus grosses salles et de loin", avance par ailleurs un soutien du ministre de l'Intérieur quand l'entourage de Laurent Wauquiez explique aller là où les militants n'ont pas vu de candidats depuis de très nombreux congrès.
"C'est finalement Laurent Wauquiez qui contraint Bruno Retailleau à réagir et voit sa proposition validée par les sondages", souligne un expert de la droite. De quoi relancer ce congrès? Peut-être, "ce sera beaucoup plus serré qu'on le pense", confie une ministre. Le pire scénario pour un parti traumatisé par la bataille Copé-Fillon. Le premier tour de l'élection aura lieu le 17 mai.