Mayotte: l'Assemblée adopte le projet de loi d'urgence pour la reconstruction de l'archipel

L'Assemblée a adopté ce mercredi le projet de loi d'urgence pour la reconstruction de Mayotte, dévasté par le passage du cyclone Chido en décembre. Il a été adopté avec les voix de 446 députés contre deux, issus des rangs Insoumis, le reste du groupe s'abstenant.
L'examen détaillé de ce projet de loi d'urgence pour Mayotte, premier texte du gouvernement Bayrou à être débattu dans l'hémicycle, s'est achevé mardi dans la soirée, avant le vote solonnel de ce mercredi.
"Cette loi d'urgence pour Mayotte n'est qu'un début, un texte technique qui n'est qu'une amorce pour la reconstruction", a déclaré la rapporteure et députée mahoraise Estelle Youssouffa avant le vote.
Règles d'urbanisme et mesures sociales
Le texte comporte principalement des dispositions visant à déroger à des règles d'urbanisme et à faciliter le financement de la reconstruction. Il contient aussi des mesures sociales, comme des facilités fiscales ou des allègements de cotisations.
Afin d'encourager les dons des particuliers destinés à la reconstruction de l'archipel, ils ont également relevé de 1.000 à 3.000 euros le montant maximal de dons pouvant donner lieu à une réduction fiscale majorée à 75%.
Les députés ont ainsi approuvé plusieurs amendements visant à garantir que les entreprises locales mahoraises soient davantage sollicitées pour prendre part aux travaux de reconstruction. Ils ont notamment précisé qu'un tiers des marchés publics devrait être réservé aux PME locales.
La question migratoire, "volet primordial" d'un autre texte d'ici mars
"Incontournable", la loi adoptée n'est qu'une "première réponse", a plaidé lors des débats Manuel Valls, qui a annoncé un autre texte beaucoup plus ambitieux d'ici mars, pour "refonder Mayotte. Il a promis que la question migratoire constituerait "un volet primordial" de ce projet de loi en préparation.
Les Ecologistes, ulcérés par plusieurs mesures, comme le conditionnement de la vente de tôle à un justificatif d'identité, ont eux aussi préféré s'abstenir sur ce premier texte. La députée écologiste Dominique Voynet a affirmé que son groupe souhaitait initialement le voter, bien que "les mesures qu'il contient et les retards pris ne permettent pas de répondre aux besoins urgents de Mayotte et de ses habitants". Mais que l'ajout notamment de "scories inspirées par les obsessions xénophobes de l'extrême droite" les a contraints à s'abstenir.
Le RN a voté le texte "malgé les imperfections"
"Malgré les imperfections, l'aveuglement et la déconnexion apparente, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant le drame humain qui affecte Mayotte", a justifié la seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana, du groupe RN, qui a toutefois déploré l'absence de mesures contre l'immigration dans ce premier texte.
"Mayotte, frappée par le cyclone Chido, traverse une crise majeure. En adoptant la loi d’urgence, l’Assemblée nationale réaffirme un principe simple : aucune Française, aucun Français ne sera laissé seul face à l’adversité", s'est félicitée sur X la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.