Motion de censure: s'ils ont épargné François Bayrou, les députés PS maintiennent la pression

Le gouvernement n'est donc pas tombé jeudi. 131 députés seulement ont décidé de voter la motion contre le gouvernement de François Bayrou. Loin, très loin, de la majorité absolue nécessaire de 288 députés qui avait contraint en décembre dernier Michel Barnier à quitter Matignon.
Le nouveau Premier ministre a surtout réussi à ce que les socialistes, dont il aura besoin au moment du vote du budget, ne le censurent pas. Sur les 66 députés du groupe, seuls 8 ont décidé de le censurer. Une décision prise par les instances du parti jeudi à la mi-journée, après que le chef du gouvernement leur ait adressé une lettre récapitulant l'ensemble des concessions accordées.
Mais le PS l'assure, ils ne sont pas pour autant des soutiens du gouvernement et ont bien l'intention de rester prudents pour l'avenir. À la tribune, leur patron Olivier Faure maintient la pression.
“Que personne ne s’y trompe. Si nous avons le sentiment que le débat est verrouillé, nous déposerons une motion de censure. Nous n’accepterons pas le statuquo”, appuie-t-il.
Une gauche trop conciliante?
Avec en ligne de mire, à la fin du mois, le vote du budget. François Bayrou a pris des engagements par écrit par exemple sur les jours de carence, le nombre de professeurs, la hausse du budget de la santé… Mais le PS en veut d'autres et la députée Mélanie Thomin prévient. “Ce n’est que le début. De ministère en ministère, avec les cabinets ministériels, nous allons continuer à interroger pour savoir comment seront mises en œuvre toutes ces promesses”, pointe-t-elle.
Les socialistes pourtant vus comme trop sont conciliants par LFI. Dans l'hémicycle, Olivier Faure est chahuté. Il répond.
“Si vous pensez que ce que je dis là n’a aucun intérêt pour les Français qui ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose, une gauche qui fait céder le gouvernement alors dites-le”, harangue-t-il.
Et il n'y a pas que le PS qui continue de discuter avec le gouvernement. Les écologistes et les communistes, même s'ils ont voté cette première censure, ont décidé eux aussi de poursuivre les négociations.