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Politique

Chute du gouvernement de François Bayrou: les réactions en cascade de la classe politique

François Bayrou, à la tribune de l'Assemblée nationale, le 8 septembre 2025.

François Bayrou, à la tribune de l'Assemblée nationale, le 8 septembre 2025. - Photo par BERTRAND GUAY / AFP

Après le rejet de la motion de confiance de François Bayrou à l’Assemblée nationale, la classe politique réagit vivement. De La France insoumise au Rassemblement national, en passant par le PS et le PCF, les oppositions saluent la chute du gouvernement et appellent à la destitution d’Emmanuel Macron, à la mobilisation sociale ou à une dissolution de l’Assemblée.

La défaite de François Bayrou à l’Assemblée nationale a immédiatement déclenché une pluie de réactions politiques, de la gauche à l’extrême droite. Entre appels à la destitution d’Emmanuel Macron, demandes de dissolution et mobilisations annoncées, la soirée a marqué une nouvelle étape dans la crise politique française.

LFI jubile et cible directement Emmanuel Macron

La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a salué le résultat du vote, ironisant : "Monsieur Bayrou voulait une heure de vérité, je crois qu’il l’a". Le mouvement insoumis a annoncé qu’il déposerait dès mardi une motion de destitution contre le président de la République.

Jean-Luc Mélenchon a enfoncé le clou, parlant sur X d’une "victoire et d’un soulagement populaire". Pour le leader insoumis, "Macron est désormais en première ligne face au peuple. Lui aussi doit partir". De son côté, Manuel Bompard a jugé que la chute du gouvernement prouvait que sa politique était "profondément minoritaire", estimant que la fin du cabinet Bayrou devait "tourner définitivement la page du macronisme".

Le Parti socialiste évoque un moment "grave"

À gauche également, Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée, a parlé d’un moment "assez triste" et "assez grave" depuis les bancs de l’Assemblée. Selon lui, les députés n’ont reçu ces derniers mois "qu’indifférence, silence et trahison de la part de celui qui avait pu faire adopter un budget".

La patronne des Écologistes Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche, ensemble ou séparément, avant de nommer le prochain Premier ministre, a-t-elle annoncé sur BFMTV.

"Je lui demande de nous recevoir avant tout allocution, avant toute décision", a expliqué Mme Tondelier, précisant qu'elle acceptait d'être reçue "seule ou avec (ses) collègues du Nouveau Front populaire", avec ou sans Jean-Luc Mélenchon, "comme il le souhaite". "Tout nous ira pourvu que nous ayons l'occasion de discuter avec le président", a ajouté celle qui réclame qu'un Premier ministre de gauche soit nommé.

Le PCF appelle à la mobilisation

Pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, "la chute de François Bayrou et de l’amicale de l’austérité est une bouffée d’air pour les Français". Il y voit une victoire pour ceux qui refusent les coupes dans les services publics et les remises en cause des jours fériés. Le communiste appelle désormais à "construire l’avenir" et à se mobiliser lors des journées d’action prévues les 10 et 18 septembre.

À droite et à l’extrême droite: dissolution et présidentielle anticipée

Du côté de Reconquête, Éric Zemmour a estimé que "le sort de François Bayrou était déjà scellé depuis la rentrée". Selon lui, "seule une nouvelle élection présidentielle créera de l’espoir dans le pays".

Au Rassemblement national, Jordan Bardella a déclaré que "la page du gouvernement Bayrou est désormais tournée" et appelé à "parler de l’avenir du pays". Le député RN du Nord, Sébastien Chenu, a enfoncé le clou sur BFMTV: "Ils sont en train de payer la triste addition qu’ils font payer aux Français chaque jour. Au revoir monsieur Bayrou et nous espérons au revoir à cette politique délétère". Le vice-président du RN réclame lui aussi une dissolution de l’Assemblée nationale.

Entre appels à destitution, demandes de dissolution et promesses de mobilisation, la chute du gouvernement Bayrou laisse désormais Emmanuel Macron en première ligne face à une opposition déterminée.

C.A