Chute du gouvernement: pourquoi Emmanuel Macron doit-il désormais aller vite?

François Bayrou doit présenter ce mardi matin sa démission au président Emmanuel Macron. Sans surprise, l'Assemblée nationale a donc renversé son gouvernement lundi soir.
364 députés ont voté contre la confiance au gouvernement, 194 pour et 15 se sont abstenus. Après 9 mois à Matignon, François Bayrou devient le premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé lors d'un vote de confiance.
"Le président de la République prend acte" de la chute du gouvernement a annoncé sobrement lundi soir l'Élysée qui précise qu'Emmanuel Macron "nommera un nouveau Premier ministre dans les tout prochains jours". Avec un budget à préparer, une rentrée sociale éruptive et une situation politique instable, le chef de l'Etat veut aller vite.
Une rentrée chargée sur le plan social
Les proches du président le poussent à accélérer. Il faut dire qu'il a tendance à prendre son temps. Il avait notamment mis 60 jours pour nommer Michel Barnier et huit jours de tergiversation avant de nommer François Bayrou.
Alors dès aujourd’hui? histoire de couper l’herbe sous le pied aux mouvements de blocages prévus demain? En tous cas d’ici la fin de la semaine, semblait croire hier soir l’un de ses interlocuteurs réguliers.
En tous cas, du côté de Matignon, tout indique qu’on se prépare à une passation rapide. Des conseillers ont été aperçus lundi soir quittant le palais avec leurs cartons.
Couperet d'une agence de notation vendredi
Accélérer aussi, parce que le calendrier est brûlant. Mercredi, avec l'initiative “bloquons tout”, vendredi avec la note des agences sur la capacité de la France à rembourser sa dette et le 18 septembre avec la manifestation de l'intersyndicale.
Ne pas laisser la situation pourrir, au risque d’aggraver les tensions dans la rue et au risque aussi de donner des arguments à l’agence Fitch dont la décision sur la note de la France est attendue vendredi. Elle pourrait être dégradée.
Sans gouvernement, Emmanuel Macron prend le risque d'être sous le feu de tous ces tirs croisés. Un de ses proches prévient: s'il ne trouve pas vite un successeur à François Bayrou, le mot d'ordre des prochains jours risque d'être “Macron démission”. Cette fois le président de la République ne prévoit pas de mener lui même ces consultations avec les forces politiques.