"Nous sommes incontournables dans l'Hémicycle", assure Julien Odoul, alors que le RN s'apprête à rencontrer Macron à l'Elysée

Les Français sont toujours dans l'attente d'un gouvernement. Le lundi 26 août, Emmanuel Macron accueille à l'Elysée les différentes forces politiques, avant de nommer un Premier ministre. Invité à ce rendez-vous, le Rassemblement national possède ses propres arguments.
"Marine Le Pen et Jordan Bardella vont rappeler qu'ils sont les représentants de 11 millions de français, qui ne sont pas des sous-citoyens ou des citoyens de seconde zone, qui en ont assez d'être méprisés par un président qui a considéré que le vote des législatives n'avait pas existé", lance Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national
Invité sur le plateau de RMC le 23 août, le député de l'Yonne a déclaré que l'exécutif "ne peut pas faire sans le RN" et ses électeurs, précisant que le parti d'extrême-droite "ne sera pas dans une coalition avec Emmanuel Macron, ni sa béquille".
L'ombre d'une motion de censure
Le Rassemblement national estime que les votes des dernières élections n'ont pas réellement été pris en compte. "Nous assistons depuis le second tour des législatives à une opération de manipulation, d’enfumage comme si le vote n’avait pas eu lieu, comme si les français qui s’étaient exprimés pour le RN n’avaient pas voix au chapitre”, affirme Julien Odoul.
Depuis plusieurs semaines, le porte-parole affirme que lui et son parti ont assisté au "cirque Lucie Castets". Interrogé sur les propos d'un auditeur de l'Yonne qui a voté RN et souhaite que le président place la candidate à Matignon pour poser ensuite une motion de censure, Julien Odoul acquiesce.
“C’est ce qui se passera si Macron nomme un gouvernement dans lequel figureraient des membres de l’extrême gauche. Une motion de mesure serait immédiatement déposée pour faire tomber ce gouvernement, car ils sont dangereux”, lance le représentant.
"Rien ne peut passer sans les voix du RN"
Sera-t-il pour autant possible pour le Rassemblement national d'exister dans les semaines à venir ? Depuis plusieurs semaines, Marine Le Pen et Jordan Bardella se sont faits rares.
La rentrée devrait également être particulière. La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale doit en outre être jugée dès le 30 septembre pour des soupçons de détournement de fonds au Parlement européen.
Pour autant, Julie Odoul n'est pas inquiet : "on ne fait pas disparaître 143 députés, dit-il.
"Nous sommes incontournables à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire que rien ne peut passer sans les voix du RN, donc il faut que le prochain gouvernement en tienne compte", explique-t-il.
Bien qu'aucune majorité absolue ne se soit dessinée à l'issue des dernières élections législatives, le porte-parole poursuit en affirmant que son parti possède tout de même une forme de pouvoir.
"Nous somme le premier groupe de l'Hémicycle et, compte tenu des rapports de force de cette Assemblée, on ne peut pas faire sans le RN", a-t-il conclu.