Législatives: l'accession au pouvoir du RN n'est "que partie remise" prédit Marine Le Pen

L'accession au pouvoir du Rassemblement national n'est "que partie remise", a affirmé Marine Le Pen mercredi à son arrivée à l'Assemblée nationale, fustigeant le "bourbier" parlementaire consécutif aux élections législatives, avec un hémicycle privé de majorité claire.
"Un certain nombre de manœuvres, notamment de désistements massifs, nous ont privés de la majorité absolue. Ce n'est que partie remise", a expliqué la triple candidate à l'élection présidentielle.
Les "attitudes factieuses" du NFP
Alors que le Nouveau Front populaire demande à Emmanuel Macron, qui prend son temps, de nommer un Premier ministre de gauche, Marine Le Pen a dénoncé "un bourbier", "puisque personne n'est capable de savoir de quels rangs sera issu le Premier ministre et quelle politique sera menée pour le pays."
"Monsieur Macron est en train de trouver les arguments pour justifier d'assumer le comportement de ceux qu'il a fait élire, c'est-à-dire ceux du Nouveau Front populaire, qui aujourd'hui ont quasiment des attitudes factieuses puisqu'ils appellent à prendre de force, c'est ce que nous avons cru comprendre, Matignon", a ajouté la chef de file du RN.
Pour autant le RN est "le premier parti en nombre de députés et par conséquent nous allons jouer le rôle que nos électeurs nous ont confié", a-t-elle ajouté.
Le RN veut des postes clés à l'Assemblée
Le parti d'extrême droite présentera donc "un candidat au perchoir", c'est-à-dire à la présidence de l'Assemblée, sans grand espoir de l'obtenir. "Nous n'avons aucune illusion sur le fait que tout ce beau monde va réussir à se mettre d'accord", a déclaré Mme Le Pen, alors que la gauche entend tenir le RN à l'écart des postes clés.
"Ces gens sont profondément anti-démocrates", a-t-elle répliqué, invoquant le "règlement intérieur" de la chambre basse qui prévoit "que les postes de responsabilité doivent être distribués en fonction du poids politique de chacun des groupes".
"Sauf à violer le règlement de l'Assemblée nationale, ils ne peuvent pas écarter dix millions de Français" qui ont voté pour le RN, a-t-elle insisté.
Les 123 élus du Rassemblement national et leurs alliés ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale, ce mercredi, un jour après ceux du Nouveau Front populaire. Ils seront suivis, cet après-midi par les députés du parti Les Républicains.