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Nouvelle-Calédonie: le projet de loi adopté à l'Assemblée nationale dans une ambiance houleuse

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La perspective d'un retour au calme s'éloigne un peu plus en Nouvelle-Calédonie avec l'adoption, cette nuit à l'Assemblée nationale, du texte qui a mis le feu aux poudres: le projet de loi de révision constitutionnelle qui prévoit de réformer le corps électoral dans l'archipel. Une adoption assez massive, mais dans une ambiance tendue.

Après le Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui a adopté dans la nuit le projet de loi constitutionnelle sur la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Cette réforme, très décriée localement et à l'origine de fortes violences sur l'archipel, a été largement adoptée, sans surprise, par 351 voix pour et 153 contre.

Avant d'entrer en vigueur, la réforme constitutionnelle doit désormais être votée par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. En signe d'apaisement et pour permettre à des négociations de se tenir en amont sur place, Emmanuel Macron a promis qu'il ne le convoquerait pas dans la foulée.

À l’Assemblée nationale, la séance a été houleuse. Et ce vote risque de mettre de l'huile sur le feu, craignent certains.

Faire adopter le texte au plus vite malgré les oppositions et tensions en Nouvelle-Calédonie: l'insoumis Jean-Philippe Nilor dénonce une précipitation du gouvernement qui veut selon lui réduire le poids électoral des indépendantistes.

“Ça n’est pas avec le couteau sous la gorge que les Kanaks vont accepter quoi que ce soit. Vous êtes arcboutés dans votre posture coloniale”, appuie-t-il.

La France insoumise enchaîne les prises de parole. Mathilde Panot accuse l'exécutif de jouer avec le feu en permettant ce vote. “Il y a un habitant sur quatre en Nouvelle-Calédonie qui possède une arme à feu. Nous vous avons dit maintes fois que la paix était fragile. Maintenant, vous assumerez les conséquences de vos actes”, appuie-t-elle.

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Un dialogue encore possible?

Réponse de Gérald Darmanin: c'est la gauche selon lui qui encourage l'insurrection.

“Vous n’avez pas un mot pour le condamner, pas un mot pour les forces de l’ordre. Arrêtez les caricatures, vous n’êtes pas dans un meeting de Mélenchon”, s’emporte le ministre.

Le texte largement adopté doit maintenant être voté par le Congrès, mais avant cela, l'heure est encore au dialogue estime le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf. “La première chose qu’on va faire, c’est prendre contact avec les leaders indépendantistes pour trouver une solution”, pointe-t-il.

Faute d’accord, Emmanuel Macron prévient qu'il convoquera rapidement le Congrès, avant la fin juin.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours