RMC
Politique

Parlement européen: le RN annonce qu'il ne siègera plus avec son partenaire allemand de l'AfD

placeholder video
Jordan Bardella a décidé le mardi 21 mai de se défaire de son lien avec l'AfD au Parlement européen. En cause : des propos de la tête de liste du parti d'extrême-droite allemand, qui estime que les SS ne sont "pas automatiquement des criminels".

Jordan Bardella, président du RN et tête de liste pour les européennes, a "pris la décision de ne plus siéger" avec les Allemands de l'AfD au Parlement européen, a indiqué à l'AFP son directeur de campagne, Alexandre Loubet, le mardi 21 mai, confirmant une information de Libération.

La tête de liste du parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (Alternative pour l'Allemagne), Maximilian Krah, avait notamment considéré qu'un SS "n'est pas automatiquement criminel".

Il avait tenu ces propos lors d'un entretien publié le 18 mai dans les colonnes du quotidien italien La Republicca.

"Nous devons évaluer les fautes individuellement. A la fin de la guerre, il y avait près d'un million de SS", ajoutait-il, prenant en exemple l'écrivain Günter Grass, prix Nobel de Littérature, qui avait rejoint cette organisation.

"Parmi les 900.000 SS, il y avait aussi beaucoup d'agriculteurs: il y avait certes un pourcentage élevé de criminels, mais ils ne l'étaient pas tous", avait-il déclaré.

Un "plan Remigration" qui ne passe pas

Ces déclarations surviennent alors que Marine Le Pen et Jordan Bardella ont déjà haussé le ton contre l'Afd. En début d'année, d'abord, Alice Weidel, coprésidente du parti d'extrême-droite allemand, suggérait au Parlement allemand de se prononcer sur la réstitution aux Comores de Mayotte, un département très apprécié de Marine Le Pen.

La triple candidate à l'éléction présidentielle avait également demandé à l'AfD des explications avec Jordan Bardella à la suite de la publication d'une enquête révélant l'existance d'un "plan Remigration" du parti et des membres de la mouvance néonazie.

Ce plan aurait pour but d'expulser d'Allemagne les étrangers et les citoyens allemands "non assimilés". Marine Le Pen avait alors demandé en janvier 2024 qu'il ne figure pas dans leur programme.

Durant le mois de mai, le parti d'extrême droite allemande faisait à nouveau parler de lui après que l'une des figures les plus radicales du groupe a été condamnée à une amende de 13.000 euros pour avoir utilisé une croix gammée lors d'un meeting trois ans plus tôt.

Face à ces événements, le Rassemblement national prévoyait de se positionner sur une éventuelle rupture avec l'AfD après les élections européennes, le 9 juin. Leur décision a pris un peu d'avance.

M.H avec AFP