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"Pathétique", "nous assumons": le dernier message de Michel Barnier n’a pas convaincu à l’Assemblée

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Les députés décideront ce mercredi à partir de 16h à l'Assemblée de censurer ou non le gouvernement, dans la foulée du 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Sur TF1 et France 2, le Premier ministre Michel Barnier a appelé à la "responsabilité", au nom de "l'intérêt supérieur du pays". Un message qui ne semble pas avoir été reçu par les députés.

Les députés vont examiner ce mercredi à 16h les motions de censure déposées pour renverser le gouvernement de Michel Barnier. Les élus de gauche et du RN veulent la voter. La chute du Premier ministre paraît donc inéluctable. Nommé le 5 septembre dernier à Matignon, Michel Barnier est en poste depuis moins de trois. Il deviendrait alors le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.

Dans les 20h de France 2 et TF1 ce mardi soir, il a appelé au "réflexe de responsabilité" des députés, en mettant l'accent sur ceux du RN qui devront "rendre des comptes" à leurs électeurs s'ils s'associent à la motion de "l'extrême gauche".

Un message de Michel Barnier pas franchement reçu chez les députés, bien décidés à le censurer dans quelques heures.

“J’ai trouvé ça assez pathétique. Ce n’est pas avec une posture martiale qu’il arrivera à rester Premier ministre. Et d’ailleurs, la fameuse méthode Barnier, celle du prétendu bon négociateur, l’aura amené à la censure”, juge le socialiste Arthur Delaporte.

Le RN et la gauche, alliés de circonstances

Voter la censure, c'est conduire le pays dans le mur, alerte aussi en substance le Premier ministre. Un argument désespéré, évacue Hadrien Clouet, député LFI. “Monsieur Barnier essaye de jouer la carte de l’anxiété. Emmanuel Macron lui-même l’a dit depuis l’Arabie saoudite. Il a dit qu’il n’y aura aucune crise, aucun problème si Michel Barnier tombe. Donc, pour une fois, écoutez monsieur Macron”, appuie-t-il.

Au RN non plus, la ligne ne bouge plus. “Nous assumons totalement le choix de censurer le gouvernement”, en votant donc la motion déposée par la gauche, admet Thomas Ménagé. Michel Barnier vient pourtant de rappeler qu'elles les attaquaient eux aussi.

“Nous ne votons pas un texte, nous votons une censure. Les Républicains ont parfois voté avec les communistes face au gouvernement Valls. Quand on vote une censure, on ne s’allie pas”, indique-t-il.

Et dans les couloirs de l'Assemblée, après l'interview, un soutien du Premier ministre confie, fataliste et le ton grave: "Les jeux sont faits, ils obtiendront sa tête".

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours