Pour Elisabeth Borne, 100 jours décisifs pour tourner la page de la réforme des retraites

Depuis l'Élysée, à la sortie du Conseil des ministres ce mercredi, la Première ministre Élisabeth Borne doit donner le calendrier du gouvernement pour la suite de son action. La chef du gouvernement présente sa copie le matin lors du traditionnel Conseil des ministres. Elle la détaillera ensuite devant la presse à 12h.
Travail, justice, ordre républicain... C'est sur ces principaux thèmes que la Première ministre va détailler ses intentions en déclinant ainsi le cap fixé par le président. Élisabeth Borne présentera donc le calendrier des lois et des règlements prévus avant l'été.
Concrètement, il devrait y avoir un texte sur le plein-emploi, sans doute aussi une version retravaillée du projet de loi immigration ou encore des annonces sur le logement. "L'objectif, c'est de montrer que le pays peut redémarrer", explique un ministre. La cible de ce programme selon Emmanuel Macron, "cette France trop riche pour être aidée et trop pauvre pour bien vivre".
Une scission avec Emmanuel Macron?
Pour ça, les membres du gouvernement ont eu pour consigne de faire remonter des propositions. Élisabeth Borne devrait par exemple annoncer une loi pour lutter contre les arnaques sur internet. Des mesures simples, consensuelles et des textes courts. De quoi, faute de majorité absolue, franchir facilement l'étape du Parlement.
Ces 100 jours ressemblent aussi ceux de la dernière chance pour Élisabeth Borne. Elle a d'abord eu trois semaines pour tenter d'élargir sa majorité au Parlement, mais n'y est pas parvenue. "Mais c'était un exercice impossible", plaide un conseiller du pouvoir.
Avec ces 100 jours, désormais, la Première ministre fait face à un nouvel ultimatum. "C'est une bonne élève qui veut faire de son mieux", commente un de ses ministres. Mais ses relations avec le président semblent dégradées. De retour sur le devant de la scène, il ne la soutient que du bout des lèvres. Quand elle assure vouloir ne plus utiliser le 49.3, il la contredit rapidement. Ou encore lundi dans une interview, quand le chef de l'Etat dit qu'il ne s'est lui-même pas assez mouillé sur les retraites. Reproche à peine voilé à l'encontre de sa Première ministre jugée trop faible.
"Pour autant, qui aujourd'hui peut faire mieux qu'elle?", fait mine de s'interroger une ministre avant de poursuivre: "Elle profite du fait que pour l'instant, personne ne coche toutes les cases pour la remplacer".