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À Vendôme, Emmanuel Macron défend son plan santé à l'écart des manifestants

Emmanuel Macron était en visite à Vendôme (Loir-et-Cher) ce mardi

Emmanuel Macron était en visite à Vendôme (Loir-et-Cher) ce mardi - GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Le chef de l'État, Emmanuel Macron, était à Vendôme (Loir-et-Cher) ce mardi, à la maison de santé pluridisciplinaire universitaire (MSPU) de la ville. Il n'y a pas eu de bain de foule, cette fois: le président de la République n'est pas allé au contact des personnes réunies, avec des casseroles, devant l'établissement.

Emmanuel Macron, en plein tour du pays pour tenter de renouer avec les Français, a fait mardi étape dans le Loir-et-Cher où il a assuré le service après-vente de son plan pour la santé, à l'écart de manifestants venus l'accueillir au son des casseroles.

Pas de bain de foule cette fois: à Vendôme, le chef de l'État semble avoir renoncé à aller au devant des personnes réunies près de la maison de santé qu'il venait de visiter, alors que fusaient des insultes et des huées à son égard. Il est reparti en cortège dans son véhicule, et a dû se contenter de saluer quelques badauds au bord d'un champ au moment de remonter dans son hélicoptère.

Pas d'annonce non plus: le président a essentiellement défendu les mesures présentées en début d'année pour enrayer une "crise sans fin" du système de santé.

Priorité aux "délégations d'actes"

Un système qui arrive "au bout d'un modèle", a-t-il expliqué lors d'un échange avec des élus et soignants à la maison de santé pluridisciplinaire universitaire de Vendôme, qu'il a érigée en "idéal-type" de ce qu'il veut faire notamment pour lutter contre les déserts médicaux.

"L'objectif, c'est de continuer ce qui a été lancé", a-t-il déclaré, tout en soulignant que la formation de davantage de médecins prendrait des années à produire ses effets.

Priorité reste donc donnée aux "délégations d'actes" pour permettre aux infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, orthoptistes et autres kinés de réaliser "des actes qui sont aujourd'hui faits par un médecin". Cela doit permettre aux praticiens de "prendre plus de patients", à commencer par les "600.000 à 700.000" malades chroniques "qui n'ont pas de médecin traitant" et auxquels il a promis une solution d'ici la fin de l'année.

Pas question en revanche de toucher à la liberté d'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux. "Je ne crois pas à l'option coercitive", "on a besoin de garder le système incitatif", a-t-il insisté.

Des conseils de la refondation territoriaux

Pour cela, Emmanuel Macron a souhaité la systématisation "à partir de cet été" de "conseils de la refondation territoriaux" à l'échelle des 1.200 bassins de vie du pays, sur le modèle de son Conseil national de la refondation lancé l'an dernier.

Une façon selon lui de "trouver les bonnes solutions ad hoc" au plus près du terrain et de définir "une feuille de route sur plusieurs années" associant "des professionnels avec des collectivités et que l'État abonde" financièrement.

Il faut qu'on ait "les bonnes incitations au niveau national et après qu'on laisse plus de liberté au niveau du territoire", a-t-il plaidé auprès des journalistes.

Un concert de casseroles à son arrivée

Reparti sur le terrain la semaine dernière après la promulgation de sa réforme toujours contestée des retraites, le président s'est donné "cent jours" pour relancer son second quinquennat. Sa Première ministre Elisabeth Borne doit présenter mercredi la feuille de route du gouvernement pour continuer à avancer malgré l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Déjà chahuté en Alsace et dans l'Hérault, Emmanuel Macron a été reçu à Vendôme par un concert de casseroles de la part de manifestants, dont il a pu entendre le bruit malgré la distance.

AB avec AFP