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Premier ministre: comment le RN veut peser sur la nomination du successeur de Michel Barnier

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Le président de la République, Emmanuel Macron, veut aller "vite" pour la succession de Michel Barnier. Marine Le Pen disait mercredi soir que le RN "laissera travailler" le nouveau gouvernement, à condition que le prochain budget soit "acceptable pour tous". Et son parti veut continuer à peser avec ses "lignes rouges".

C'est parce que le RN a décidé d'ajouter ses voix à celles de la gauche que le gouvernement a été renversé. Tâche maintenant au président Emmanuel Macron de nommer un nouveau Premier ministre. Quelle sera alors la stratégie du RN? Le prochain gouvernement, "nous le laisserons travailler", a assuré Marine Le Pen, qui entend "co-construire" un budget "acceptable pour tous".

Au sein de son parti, en tout cas, on entend bien se faire entendre. “On pèse”, indique le député du RN, Franck Allisio.

Son parti a fait tomber le gouvernement Barnier. C'est donc lui qui, in fine, devra adouber le prochain Premier ministre. Il établit même une liste, à commencer par le désormais ex-ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

“Monsieur Lecornu, on ne le censurera pas a priori. Monsieur Bayrou, on ne le censurera pas a priori. Madame Castets, monsieur Cazeneuve, parce qu'ils sont clairement identifiés à gauche, eux, on les censure a priori. C’est la volonté de nos électeurs. Si on a un Premier ministre qui arrive à dialoguer avec le premier groupe dans l'hémicycle, peut-être qu’on pourra faire un bout de chemin ensemble”, confie-t-il.

"Il faut une rupture totale"

Sinon, le RN l’assume, ce sera à nouveau la censure. Pour survivre et passer entre les mailles du filet RN, le député Thomas Ménagé égraine les conditions de son groupe.

“C’est très simple, le nouveau gouvernement ne tombera pas s'il entend les revendications, les demandes, des millions d’électeurs du RN qui souffrent, qui n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Il faut une rupture totale”, pointe-t-il.

Rupture totale avec le macronisme, dit-il, et la méthode Barnier. Les députés espèrent bien que Marine Le Pen sera la première cheffe de l'opposition reçue par le prochain Premier ministre.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours