Premier ministre: après la censure de Michel Barnier, qui pour prendre sa place à Matignon?

Michel Barnier va remettre sa démission et celle de son gouvernement ce jeudi matin à Emmanuel Macron, au lendemain de la censure votée à l’Assemblée nationale. Il sera ensuite temps pour Emmanuel Macron de nommer un nouveau Premier ministre, qui sera donc le quatrième depuis sa réélection en 2022.
Une annonce qui pourrait intervenir dès ce jeudi soir, car l’Élysée a annoncé que le président de la République ferait une allocution à 20h. Alors qui prendra la suite de Michel Barnier à Matignon? Les noms de Sébastien Lecornu, François Bayrou ou encore François Baroin circulent.
Pour éviter de revivre l'échec du gouvernement Barnier, chaque camp y va de sa proposition. Un accord de non-censure a été proposé par des macronistes, socialistes et écologistes. Mais en réalité, ils n'ont pas la même idée en tête. Gabriel Attal y voit un pacte de non-agression entre son camp, LR, et le PS pour assurer au gouvernement une stabilité au Parlement et éviter ainsi de faire encore du RN les faiseurs de roi.
Ne pas faire durer l'incertitude
En revanche, pour les socialistes et les écologistes, cet accord de non-censure a un tout autre sens. Pour ne pas être censurée, la gauche, si elle est au gouvernement, s'engage à ne pas utiliser le 49.3. Et donc laisser libre cours aux débats à l'Assemblée, quel que soit le texte. Une "position trop dure" rejette déjà une fidèle d'Emmanuel Macron.
En réalité donc, la bataille du leadership est bien la même que l'été dernier. Une situation bloquée qui laisse libre cours aux ambitions. Mais il y a pourtant ce besoin d'aller vite pour ne pas voir la situation s'enliser comme après les législatives anticipées. Il ne doit pas tergiverser, recommande Jean-René Cazeneuve, député de son camp.
“On voit ce que nous coûte l’incertitude. Pour l’intérêt de notre pays, il faut en sortir le plus vite possible”, indique-t-il.
Une démission d'Emmanuel Macron réclamée
Aller vite, pour aller à l'évidence, supplie l'écologiste Sandrine Rousseau, qui le rappelle, la gauche est arrivée en tête des dernières élections. “Il doit s’engager à respecter la volonté des Français et Françaises qui a été de mettre un groupe politique en premier, qui est le Nouveau Front populaire. Le roi n’est pas seul en son royaume, c’est un président de la République”, appuie-t-elle.
Officiellement, LFI exige aussi un Premier ministre NFP, mais Eric Coquerel est en réalité moins optimiste.
“Monsieur Macron va essayer de renommer un Premier ministre type Barnier pour essayer à terme de repasser un budget qui corresponde à sa politique économique et sociale et nous serons amenés de nouveau à le censurer. Jusqu’à ce que Macron comprenne que c’est à lui de démissionner”, pousse l’élu.
Marine Le Pen laisse aussi volontairement cette idée de démission planer. "Emmanuel Macron fera ce que sa conscience lui dicte" lance-t-elle en guise d'avertissement.