Remaniement: François Bayrou estime qu'un "changement est nécessaire"

Emmanuel Macron et François Bayrou le 22 novembre 2023 - Ludovic MARIN / POOL / AFP
"Je pense qu'un changement est nécessaire" dans l'architecture gouvernementale, a considéré dimanche François Bayrou, en affirmant par ailleurs que Julien Denormandie, dont le nom circule pour Matignon, est "un jeune homme estimable".
"On a atteint la fin d'une séquence avec des textes difficiles: il y a forcément une nouvelle période qui s'ouvre", "je pense qu'il est légitime qu'il y ait du renouvellement", a fait valoir sur BFMTV ce proche d'Emmanuel Macron.
"L'idée républicaine est affaiblie"
À propos d'un éventuel changement de Premier ministre, le président du MoDem a expliqué que "le visage dit de la ligne politique".
"L'enjeu aujourd'hui, c'est de reconstruire une confiance qui s'est hélas délitée entre les Français et l'État, entre les Français eux-mêmes et même, si j'ose dire, entre les Français et la France", a-t-il ajouté. Il a appelé à "une cohérence" avec "le projet qui a porté Emmanuel Macron quand il a été élu président de la République", "de renouvellement" et "refondation".
"L'idée républicaine est affaiblie, l'idée de l'État est affaiblie: on a besoin d'y croire à nouveau", a encore prôné le triple candidat à la présidentielle.
Si le sort d'Elisabeth Borne à Matignon n'est pas scellé, le nom de l'ancien ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, un marcheur historique qui avait accompagné l'aventure présidentielle d'Emmanuel Macron dès ses premières heures, circule avec insistance pour prendre sa succession.
"C'est quelqu'un de très estimable et en phase avec cette idée", a appuyé le leader centriste.
"Je suis attaché à ce renouveau inédit et totalement imprévu qui, en 2017, a fait abattre les deux clans qui tenaient par un monopole absolu le pouvoir depuis 50 ans", a notamment glissé François Bayrou, en plaidant pour le "dépassement".
Appel à un gouvernement resserré
En revanche, à propos d'un autre prétendant à Matignon, Sébastien Lecornu, un ex-LR actuellement ministre des Armées, il a semblé davantage réservé.
Il a réclamé "l'adhésion profonde du futur chef du gouvernement à cette idée que non, on n'est pas dans une fin de cycle" et "non, on n'est pas dans la continuation de la politique comme elle s'est faite depuis des décennies et au fond, dans laquelle il suffirait d'être bien placé".
Le maire de Pau a encore appelé à un gouvernement resserré: "Trop souvent, les membres du gouvernement considèrent que leur destin est plus important que le destin général, et leurs équipes passent leur temps à inventer des choses nouvelles", a-t-il déploré, en considérant notamment qu'on faisait "trop de lois".