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Rentrée parlementaire: comment la majorité compte entamer son "défi des 100 jours"

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Les députés sont de retour à l'Assemblée ce mardi. Ils ont d'abord rencontré la Première ministre, Élisabeth Borne, pour avoir des précisions sur les réformes de la feuille de route des 100 jours.

Après deux semaines de vacances, les députés retournent dans l’hémicycle et dans la majorité, on espère bien repartir du bon pied. Depuis qu’Élisabeth Borne a présenté sa feuille de route, les députés de la majorité commencent à y voir un peu plus clair, mais ils ont besoin de précisions. Ce mardi matin la Première ministre sera face aux députés du camp présidentiel: Renaissance, Modem, Horizons… Et elle est attendue au tournant. “Il faut mettre en musique la feuille de route”, me dit un élu.

On sait qu’il y aura d’ici l’été des projets de loi sur le partage de la valeur, le numérique, l’industrie verte, le lycée professionnel, mais quand seront-ils présentés en Conseil des ministres ? Et quand seront-ils examinés au Parlement? “On attend le calendrier" lâche un député Renaissance, “les dates vont aider tout le monde”.

Parce que sur le fond, aucune surprise pour les députés. Beaucoup d’entre eux parlent d’une énumération de réformes qu’ils connaissaient déjà. Un parlementaire estime même que la feuille de route “ça ne casse pas 3 pattes à un canard”. Mais c’est peut-être ça, le secret. Avancer avec des textes consensuels, revoir en quelque sorte les ambitions à la baisse indique entre les lignes un élu Renaissance. “Capitalisons là-dessus pour réussir pendant 6 mois et reprendre confiance”, précise-t-il.

Des ministres trop en retrait?

Stratégie qui a sans doute poussé au report de la loi immigration pour apaiser le Parlement et la rue. Une partie des députés de la majorité espère tout de même ne pas y voir un renoncement de la part de l’exécutif.

En-tout-cas jusqu’au 14 juillet les députés ont un cap, mais ils comptent aussi sur l’élan de l’exécutif. Ils sont rassurés de voir Emmanuel Macron multiplier les déplacements en Alsace, dans l’Hérault, ou le Doubs. Il devrait d’ailleurs retourner sur le terrain jeudi. “C’est bien de voir son chef de guerre aller au front, sinon on serait de la chair à canons”, affirme un parlementaire macroniste.

Mais c’est surtout certains ministres qu’il veut voir dans l’arène… Pap N'Diaye pour l’Éducation nationale, François Braun pour la Santé… Ce sont eux qui vont devoir piloter les réformes urgentes. Un autre élu constate chez eux “un manque de portage politique”. Il craint même de voir leurs limites au moment de défendre des textes à l’Assemblée surtout s’il n’y a pas de remaniement d’ici là.

Hélène Terzian