Retraites: "Bordélisation", "idiots utiles"... Aurélien Pradié s'agace contre Macron, LFI et le RN

Une nouvelle pièce en plus dans le débat agité à l'Assemblée nationale autout de la réfrome des retraites. Invité du Face à Face d’Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV, Aurélien Pradié a fustigé le "spectacle épouvantable" donné par la majorité et les oppositions à l'Assemblée nationale et s'en est pris à "la méthode de la fracturation" utilisée par le chef de l'État pour cette réforme.
Le député du Lot, voie dissonnante au sein des Républicains, a d'abord estimé qu'il "faut aller jusqu'au bout des débats" sur l'article 7 de la réforme des retraites, qui statue sur le passage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Pour cela, il "demande à la France insoumise de nous permettre d'accélérer les débats", et "demande à Marine le Pen de ne pas rajouter à la bordélisation de l'Assemblée Nationale" en retirant sa motion de censure, qui "n'est qu'une pitrerie dont on sait qu'elle ne servira à rien et qui n'a qu'une vocation: ralentir les débats".
"Il faut que nous allions au bout des débats. Sans cela, nous allons avoir un problème démocratique", a-t-il martelé, déplorant que la France "s'habitue beaucoup à un mode dégradé de notre démocratie."
"Ce n'est pas acceptable qu'une réforme qui va changer la vie des citoyens ne soit au final pas votée par l'Assemblée nationale, notamment en première lecture et qu'elle soit votée en commission mixte paritaire. Attention, Elisabeth Borne, attention à ne pas sous-estimer le besoin de faire vivre la démocratie", prévient le vice-président des LR.
"Le gouvernement est bien content d'avoir en face d'eux des idiots utiles pour neutraliser les débats"
A la question de savoir qui obstrue et si les députés Renaissance ont vraiment envie de voter ce texte, le député du Lot explique que la majorité "ne cesser à dire aux députés insoumis qu'ils font retarder le débat et eux même le font retarder" jugeant que "les uns sont les idiots utiles des autres."
"Il y a un jeu de pitreries insupportable. Le gouvernement est bien content d'avoir en face d'eux des idiots utiles, les insoumis, pour neutraliser les débats."
Concernant le ralentissement des débats, Aurélien Pradié met dos à dos les amendements des insoumis et la limitation du temps de débat décidée par le gouvernement: "Qui a choisi d'utiliser l'article 47-1 de la Constitution pour limiter le temps de débat (parlementaire) lorsqu'il s'agit d'une loi de finance rectificative? C'est le gouvernement qui l'a choisi. C'est Emmanuel Macron qui l'a choisi", dénonce-t-il, notant que "personne n'a jamais fait voter une réforme des retraites en utilisant cet outil de la Constitution."
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"Une très mauvaise méthode pour le pays"
Le député du Lot estime que "c'est le gouvernement, dès le début, qui a voulu faire en sorte qu'il y ait une tension parlementaire et une tension dans le pays" et s'en prend à la méthode portée par le président de la République:
"La méthode d'Emmanuel Macron, c'est la méthode de la fracturation politique: c'est une très mauvaise méthode politique et une très mauvaise méthode pour notre pays."
En réponse à la phrase d'Emmanuel Macron sur les "oppositions qui ont perdu leur boussoles", Aurélien Pradié estime que le chef de l'État doit balayer devant sa porte avant de critiquer les oppositions: "C'est le même Emmanuel Macron qui nous disait il y a quelques années que la réforme à 64 ans était une mauvaise idée ? C'est lui aujourd'hui qui nous parle de perte de boussole ? Qui a perdu sa boussole ?" dénonce-t-il, avant d'expliciter sa vision pour ce texte:
"Moi, je sais où je vais. Ce que je veux c'est que nous défendions les travailleurs, que cette réforme soit juste, qu'elle ne tape pas toujours sur les mêmes, c'est-à-dire ceux qui bossent dans notre pays. Voilà ma boussole! Je suis à la disposition d'Emmanuel Macron pour lui expliquer", tance-t-il pour conclure.