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Sans LFI, le PS et LR, les rencontres de Saint-Denis ont-elles encore un intérêt?

Emmanuel Macron, le 15 novembre 2023 à Bern en Suisse

Emmanuel Macron, le 15 novembre 2023 à Bern en Suisse - BERTRAND GUAY / AFP

Face aux défections en cascade des chefs de parti pour la troisième édition des rencontres de Saint-Denis, le président parle de faute politique majeure. Ni Olivier Faure, ni Manuel Bompard, ni Eric Ciotti ne seront là, au contraire de Jordan Bardella.

Nouvelle rencontre de Saint-Denis, ce vendredi. Le président de la République a convié les chefs de parti. Au menu, la guerre en Ukraine, la situation au Proche-Orient, mais aussi l’élargissement du champ du référendum et la décentralisation.

Mais beaucoup de chaises sont vides pour cette nouvelle réunion des chefs de parti organisée par Emmanuel Macron. Autour de la table, il n'y a ni Manuel Bompard pour LFI, ni Olivier Faure, le patron du PS, ni Eric Ciotti, le chef des LR. Dans une lettre à l'attention du président de la République ce jeudi, le président du RN Jordan Bardella a lui justifié sa présence pour "renouer le fil de la Nation".

En réalité, maintenant, une question se pose: à quoi serviront ces rencontres de Saint-Denis? Un conseiller de la majorité, un peu taquin, ne croit pas une seconde à ce rendez-vous: "Ce serait dommage de trouver seulement un consensus entre le président et Bardella", dit-il. Mais hors de question pour l'exécutif de minimiser les rencontres. Le chef de l'Etat "a eu raison de les maintenir ", dit un ministre, et "elles auront de la gueule".

Un ordre du jour chargé

Ce ministre rappelle la présence des présidents des chambres parlementaires, des écologistes, des communistes, d'Édouard Philippe, de François Bayrou... Et un ordre du jour très dense. Il sera question du Proche-Orient, de décentralisation, de simplification du référendum d'initiative partagé et surtout d'élargissement du champ du référendum, notamment à l'immigration.

Une demande du camp d'Eric Ciotti, qui ne sera pas là. "C’est du suicide politique", lâche un cadre de la majorité. "L'absence de LFI, mais surtout de LR et du PS, le président la tourne en sa faveur", raconte un proche. "Il prend les Français à témoin: les anciens partis de gouvernement n'ont pas de programme", ajoute-t-il.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours