Soutien aux Israéliens, blocus, diplomatie... Les principales déclarations du débat à l'Assemblée

Entre soutiens au peuple israélien et alertes sur le blocus de Gaza, gouvernement et députés se sont retrouvés lors d'un débat lundi sur certains aspects de la guerre entre Israël et le Hamas, mais divisés sur le bilan de la diplomatie française.
Borne alerte contre le "piège du Hamas"
"La seule solution, c'est la paix", a conclu la Première ministre à la tribune de l'Assemblée, rappelant à la veille d'un déplacement attendu d'Emmanuel Macron à Tel-Aviv la position de la France pour une solution à deux États.
La cheffe du gouvernement a souligné qu'"Israël a le droit à la sécurité (et) de se défendre", mais "dans le respect du droit international", suscitant des réactions de satisfaction à gauche.
"Nous demandons une trêve humanitaire" qui "pourra mener à un cessez-le feu", a insisté Elisabeth Borne devant un hémicycle clairsemé, appelant Israël, confronté à un "déchaînement de barbarie", à ne "pas tomber dans le piège du Hamas".
"Les populations ne doivent pas payer pour les crimes des terroristes", a-t-elle encore insisté, plaçant la France en "amie d'Israël, amie des Palestiniens et (...) amie des pays arabes de la région".
"Cessez-le-feu" et "diplomatie"
"Dans le concert des nations pour la paix, la voix de la France manque", lui a au contraire rétorqué Mathilde Panot, présidente du groupe LFI.
"Nous parlons face à un cimetière (...) Le droit international n'est pas respecté" par Israël à Gaza, a encore déclaré la députée, insistant pour un "cessez-le-feu". Un appel répété par les trois autres groupes de gauche.
Le chef du parti communiste, Fabien Roussel, a également demandé à la France de "reconnaître l'Etat de Palestine" et le chef du groupe socialiste Boris Vallaud, a fustigé un "blocus total de Gaza, cruel, inhumain et illégal".
"La France est en retard, brouillonne confuse, et par conséquent inaudible", a critiqué son homologue écologiste Cyrielle Chatelain, appelant l'exécutif à peser pour une "pause humanitaire".
"On ne demande pas à des terroristes de cesser le feu mais de déposer les armes et de libérer les otages", a vertement rétorqué Marine Le Pen (RN), dans un discours largement axé sur le "délitement" de la diplomatie française.
Côté LR, Michèle Tabarot a aussi critiqué une "ligne qui est difficile parfois à suivre", de la France à l'Onu et à Bruxelles, insistant notamment pour "suspendre les aides au développement".
"Plus d'accord que nous ne le croyons"
"Nous sommes beaucoup plus d'accord que nous ne le croyons", a également salué Jean-Louis Bourlanges (MoDem), président de la commission des Affaires étrangères.
S'il a rappelé le "droit absolu à se défendre" d'Israël contre le Hamas, il a reproché à Benjamin Netanyahu et son gouvernement d'avoir pensé pouvoir s'abstenir de "rechercher un accord équilibré, et respectueux des attentes de leurs aspirations profondes, avec les Palestiniens". Il a également appelé Israël à "cesser sa politique de colonisation".
"La guerre a des règles", a insisté de son côté le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli.
"Les malades et les blessés doivent être pris en charge. L'aide humanitaire doit pouvoir opérer librement. Aucun civil, malade, blessé, aidant, ne peut être pris pour cible", a-t-il énuméré.
Il a également évoqué sa "crainte" des conséquences de la guerre de l'information sur les réseaux sociaux: "en France et dans le monde, deux camps ne se parlent plus, mais s'invectivent à longueur de journée. Chacun est persuadé d'être dans le camp du bien".
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils lors de l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre, selon les autorités. Dans la bande de Gaza, le dernier bilan diffusé par le Hamas fait état de plus de 5.000 tués, dont plus de 2.000 enfants, dans les bombardements de représailles israéliens.