Suppression de l'apologie du terrorisme: François Ruffin "en partie d'accord sur le fond" mais pas sur la forme

Vent debout contre LFI. La France insoumise fédère contre elle après avoir proposé de supprimer le délit d'apologie du terrorisme. Même au sein du NFP, l'alliance de la gauche, le PS est gêné.
À l'initiative du député LFI du Nord Ugo Bernalicis, les élus insoumis veulent abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal créé en 2014 et accusé d'avoir accentué "l'instrumentalisation de la lutte antiterroriste" contre la "liberté d'expression". Dans ce domaine, "la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d'apologie de crime, d'apologie de crime de guerre, d'apologie de crime contre l'humanité", suffit selon eux.
Pourtant en froid avec ses anciens alliés, François Ruffin vole au secours des insoumis: "Je suis en partie d'accord sur le fond, mais en désaccord profond sur la forme. Il y a un souci avec les dérives de l'usage sur l'apologie du terrorisme", assure le député de la Somme ce mercredi sur RMC et BFMTV, invoquant le juge antiterroriste Marc Trévidic, le défenseur des droits Jacques Toubon et même l'ONU qui ont déploré l'utilisation de ce délit.
François Ruffin en veut pour preuve "certains cas" donc celui de Jean-Paul Descaut, syndicaliste de la CGT du Nord condamné à un an de prison pour "apologie du terrorisme", après la diffusion d'un tract le 10 octobre 2023 trois jours après l'attaque terroriste du Hamas sur le sud d'Israël estimant que "Les horreurs de l’occupation illégale (israélienne en Palestine ndlr)" recevaient "les réponses qu’elles ont provoquées".
"On ne fait pas du tout schuss dans son coin"
Mais concernant "la forme" employée par La France insoumise, le député de la Somme est en opposition: "Quand on parle de terrorisme dans notre pays, c'est Charlie Hebdo, les enfants tués par Mohamed Merah et le Bataclan, des drames profondément ancrés dans notre pays".
"Quand on touche à un sujet comme celui-là, on le fait avec tact, avec responsabilité, on ne fait pas du tout schuss dans son coin. Il faut s'adresser d'abord aux victimes du terrorisme en discutant avec elles et les associations", estime François Ruffin.
Outre les attaques de l'extrême droite et du camp macroniste, LFI doit faire face à des offensives venues de son propre camp. Pour le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, la définition de l'apologie du terrorisme doit être "précisée" pour éviter "les dérives". "Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et la haine", estime-t-il sur X.