Tensions France-Algérie: le non-retour sur les accords de 68 "peut-être un motif de censure" menace le RN

Les tensions diplomatiques sont toujours vives entre la France et l'Algérie. Après l'attaque au couteau de Mulhouse commise par un Algérien sous OQTF qu'Alger avait refusé plusieurs fois de reprendre, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé qu'il était temps de "poser un rapport de force avec l'Algérie qui n'applique pas un certain nombre d'accords passé avec eux".
Trop tard estime-t-on dans les rangs du RN: "C'est bien de jouer à Popeye et montrer les muscles, mais il faut des résultats", tacle ce lundi sur RMC-BFMTV Sébastien Chenu le vice-président du Rassemblement national.
Pour le député du Nord, Bruno Retailleau "fait naître des espoirs chez les Français en sa capacité à résoudre les problèmes", mais ne peut pas agir. "Il sait très bien qu'il n'a pas les leviers pour avoir des résultats. Sur les accords de 68 avec l'Algérie, ce n'est pas lui qui peut les renégocier. Il sait très bien qu'il n'obtiendra pas gain de cause et qu'il ne pourra pas protéger les Français".
Les accords de 1968, c'est quoi?
L'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 négocié entre Paris et Alger après la guerre d'Algérie, régit la circulation, le séjour et le travail des Algériens en France. Leur entrée sur le territoire français est facilitée, ils bénéficient d'une liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et peuvent accéder plus rapidement à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans.
Des accords du même type existent avec la Tunisie et le Maroc
Le RN a de nombreux motifs de censure
Et si aucune modification de ces accords n'était envisagée par le gouvernement dans un futur proche, ce pourrait être un motif de censure prévient Sébastien Chenu: "Depuis qu'Emmanuel Macron est président, on entend qu'il veut renégocier. La réalité c'est qu'il ne veut pas renégocier et a peur. Cela peut-être un motif de censure mais il y en a tellement que nous ne nous empêchons de rien".
"Emmanuel Macron a peur de déstabiliser une certaine partie de la communauté algérienne française. Nous ne pouvons pas être gouvernés par un président de la République qui a peur et un ministre de l'Intérieur qui accepte cette soumission à cette peur", insiste Sébastien Chenu.
Dimanche, c'est le président du RN Jordan Bardella qui a appellé Bruno Retailleau à démissionner s'il ne pouvait pas agir: "Il doit maintenant agir ou partir. Les mêmes drames, la même barbarie se répètent avec les mêmes personnalités, les mêmes profils, et aucune mesure de fond n'est prise".