Abattage des chiens errants en Aveyron: un arrêté "nécessaire" ou "inhumain"?

Depuis le 10 avril dernier, un arrêté préfectoral autorise l'abbatage des chiens "en état de divagation", c'est-à-dire sauvages et errants, pour un mois, de 20 heures à 8 heures, dans plusieurs communes dans le département de l'Aveyron. Cette décision a été prise en raison de l'ampleur des dommages constatés sur les troupeaux domestiques ces derniers mois par les agents de l’Office français de la biodiversité, dont la conclusion n’écarte pas la responsabilité du loup.
"Ce sont des fonctionnaires qui sont mandatés. Ils vont par exemple dans une forêt privative où il y a eu une invasion de chevreuils ou de sangliers et ils vont faire un abattage ciblé. Ce ne sont pas des choses qui sont faites arbitrairement", précise Xavier, éleveur canin.
Cet habitant de Haute-Garonne, près de l'Aveyron, ajoute, sur le plateau d'Estelle Midi, ce jeudi sur RMC et RMC Story, qu'un chien "au bout d'un moment, il reprend son instinct sauvage et aller le récupérer, c'est compliqué". Et l'abattage est parfois "nécessaire". Un avis que partage Thierry Moreau, journaliste média et chroniqueur de l'émission: "Ce sont des gens spécialistes de ces choses-là qui vont repérer les chiens."
Cette autorisation "ne choque pas" Thierry Moreau, qui juge inefficace les protections proposées pour éviter que ces chiens tuent des animaux d'élevage:
"Quiconque a un poulailler sait très bien que les animaux, quand ils ont faim, on peut difficilement les empêcher".
Une décision "inhumaine" pour les associations de défense des animaux
Mais cette décision a choqué les associations de défense des animaux. Plusieurs d'entre elles ont annoncé avoir attaqué en justice l'arrêté préfectoral, dénonçant un acte "inhumain" et "inacceptable sur le plan moral". Elles regrettent aussi un tel assouplissement des conditions d’abattage plutôt qu’une obligation d’installation de "protections pour tout type d’animaux".
Des mots repris par Yael Mellul, sur le plateau d'Estelle Midi, "extrêmement choquée". "On parle d'êtres vivants, on peut parler aussi de déshumanisation de l'attitude des humains par rapport à ces êtres vivants. Comment on va trier les animaux super dangereux? Est-ce qu'on ne peut pas trouver un autre moyen de les empêcher?", a-t-elle questionné.
"Il faut un débat sur la souffrance animale et le bien-être animal", a renchéri la chroniqueuse.
Interrogés sur le compte X (ex-Twitter) d'Estelle Midi, les internautes ont répondu à 65% qu'ils trouvaient la décision "choquante".