Accord sur le nucléaire iranien: "L'attitude de Trump est dangereuse"

Donald Trump - AFP
Vendredi, Donald Trump a prononcé un réquisitoire enflammé contre l'accord visant à empêcher l'Iran d'accéder à la bombe atomique. Selon le président américain, ce serait "le pire" jamais négocié par les Etats-Unis. Il a assuré que son pays ne s'en retirerait pas pour l'instant.
Dans une allocution extrêmement virulente à l'encontre du régime iranien qualifié de "dictatorial", il a précisé qu'il ne "certifierait" pas le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le discours de Donald Trump a provoqué une forte réaction de Téhéran. Les Etats-Unis sont "plus seuls que jamais contre le peuple iranien", a lancé le président iranien Hassan Rohani.
Moscou a immédiatement dénoncé l'attitude de Donald Trump, très isolé sur ce dossier. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a mis en garde contre la tentation de "démanteler un accord qui fonctionne et tient ses promesses". Emmanuel Macron est allé jusqu'à s'entretenir avec Hassan Rohani au téléphone, pour lui redire "l'attachement de la France" à l'accord de 2015 et "envisager" de se rendre personnellement à Téhéran.
"L'attitude de Trump, elle est non seulement contre-productive, mais elle est aussi dangereuse"
Patrice Bouveret est le porte-parole de la branche française de l'ICAN, prix Nobel de la Paix 2017. Pour la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, cette déclaration de Donald Trump soulève beaucoup d'inquiétude. "L'attitude de Trump, elle est non seulement contre-productive, mais elle est aussi dangereuse. Parce qu'elle alimente, elle justifie, les quelques dirigeants actuels, qui se posent la question, eux aussi, de proliférer, d'accéder à l'arme nucléaire. La France doit peser de tout le poids possible de façon à ce que les Etats Unis ne réimposent pas des sanctions à l'Iran. Mais au contraire s'engage pour monter leur volonté de négocier un traité de désarmement. C'est ça qui fera baisser la tension. C'est ça qui fera baisser le risque d'une guerre nucléaire".