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Avec une baisse des accidents mortels, la peur du chasseur s'efface-t-elle progressivement?

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La chasse rouvre petit à petit en ce début septembre, dans le Sud de la France. L'occasion de revenir sur la peur du chasseur et sur les mesures de sécurités prises pour faire diminuier, avec succès, le nombre d'accidements mortels lors de parties de chasse.

Feu vert pour l’ouverture de la chasse, qui débute en Haute-Corse ce dimanche puis dans le reste du Sud de la France d'ici au 10 septembre prochain. On l'a d'ailleurs appris cette semaine : le nombre d’accidents liés à la chasse est en baisse cette année! L’office français de la biodiversité comptabilise en effet six décès cette dernière saison, uniquement des chasseurs, ce qui représente des chiffres historiquement bas.

"Une bonne progression" même si c’est encore trop, comme le confirme Constance Bouquet, directrice déléguée de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et invitée de la Matinale Weekend sur RMC, ces statistiques prometteuses s’inscrivent dans une tendance de fond.

L'entretien RMC : Constance Bouquet - 03/09
L'entretien RMC : Constance Bouquet - 03/09
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C’est en tout cas 80% d'accidents mortels de moins qu’il y a 20 ans, tandis que les accidents corporels non mortels sont également en baisse avec 78 recensés au cours de la dernière saison, soit 62 % de moins qu’il y a 20 ans. La dernière saison toutefois, 90 accidents corporels avaient été relevés.

Une formation décennale inédite

Alors comment expliquer cette baisse encourageante? Pour la fédération des chasseurs, c'est le résultat des efforts engagés pour rendre la chasse toujours plus sécurisée ces dernières décennies. L’obligation de passer un permis, d'abord, avec faute éliminatoire pendant l’examen depuis 2014.

Mais aussi d'autres règles entrées en vigueur ces dernières années : l’obligation de porter un gilet fluo durant la pratique, depuis quatre ans, et aussi l’obligation de suivre une formation à la sécurité tous les 10 ans.

Pour Constance Bouquet, "les formations qui sont mises en place par les fédérations départementales de chasseurs" sont primordiales, alors que "tous les 10 ans, chaque chasseur repasse une formation sur le sujet de la sécurité".

Mais selon les opposants à la chasse, ces chiffres sont à relativiser car cette baisse s'expliquerait par la diminution du nombre de chasseurs. Une autre explication avancée par ces opposants serait que certains accidents ne sont tout simplement pas déclarés et réglés à l’amiable.

A vous de nous dire : Avez-vous moins peur des chasseurs qu'avant ? - 03/09
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Une application, retardée, pour les randonneurs

Dans tous les cas, le gouvernement avait prévu et a commencé à serrer la vis avec, notamment, la mise en place d'un taux légal d'alcoolémie pour pratiquer la chasse. Comme pour les automobilistes, le délit d'alcoolémie est fixé avec une limite à 0,5 g d’alcool par litre de sang soit l'équivalent de deux verres de vin.

"C'est le même principe que pour le permis de conduire et nous y sommes favorables. Nous-même, en tant que chasseur, n'avons pas envie de nous retrouver aux côtés de personnes qui auraient trop bu", explique Constance Bouquet, directrice déléguée de la FNC.

Aux yeux de la Fédération nationale des chasseurs et Constance Bouquet, il faut toutefois relativiser les événements car, selon elle, les accidents provoqués suite à la consommation d'alcool ne représentent que 9% de tous les incidents sur les 20 dernières années.

Un décret devrait paraître d’ici 15 jours selon le président de la Fédération nationale des chasseurs. Le gouvernement travaille également à la mise à jour d’une application numérique, nommée Suricate, pour mieux informer les promeneurs d’une chasse en cours. Elle devait être prête pour l’ouverture de la chasse ce weekend… mais ce n’est pas le cas.

Suffisant pour éradiquer la peur du chasseur chez les auditeurs de la Matinale Weekend? Pas vraiment, puisque 70% d'entre eux répondent "Non" à la question de savoir s'ils ont désormais moins peur des chasseurs.

Margaux Bourdin, avec Alexis Lalemant