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"C’est pesant": dans le Pas-de-Calais, des habitants toujours privés de leurs maisons par les crues

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Le Pas-de-Calais est de nouveau en vigilance orange pour les crues, ce mardi. Deux cours d'eau sont en alerte: la Hem, qui déborde à nouveau dans le marais près de Calais, et la Canche, qui ne redescend pas à Montreuil-sur-Mer où des dizaines d'habitants sont toujours les pieds dans l'eau.

Retour de la vigilance orange crues dans le Pas de Calais, sur deux cours d’eau, la Hem et la Canche. Ce dernier passe notamment à Montreuil-sur-Mer, où toute la ville basse reste sur le qui-vive car l’eau peine à descendre malgré les pompages quotidiens des pompiers, ralentis par la pluie.

Et la Hem recommence à déborder et menacer le marais de Guines, dans le Pas-de-Calais, dont les sols sont déjà saturés en eau. Des dizaines de personnes sont toujours logées chez des amis, de la famille ou à l’hôtel, et elles ne voient pas le bout du tunnel.

D’abord logé chez des amis, puis à l’hôtel, avec sa femme et son fils, Raymond commence franchement à trouver le temps long.

“On va bientôt arriver à trois semaines, c’est pesant. Si ça s’éternise, ça va coûter cher parce que non seulement on n'a plus de maison mais en plus, il va falloir payer”, dénonce-t-il.

Il arrive à la limite de la prise en charge de l’assurance. José et Catherine, eux, n’ont pas ce problème, car ils sont hébergés dans l’hôtel d’un ami. “Ce ne sont pas des vacances. Quand on est ici, on a envie d’être chez soi, et quand on est chez soi, on veut être ici. Mais nous, ce qu’on veut, c’est retourner chez nous. Mais pour l’instant, c’est impossible, il n’y a pas d’électricité et il y a encore 50 cm d’eau. Et ça ne baisse pas, ou alors de deux centimètres”, indiquent-ils.

L'aide de restaurateurs

Désormais, le couple doit se débrouiller pour gérer le quotidien. “J’ai ma sœur qui est là pour la lessive pour la lessive. Pour les repas, je vais à la boucherie, j’achète pour réchauffer au micro-ondes”, déplore Catherine.

Heureusement, un restaurateur de la ville les accueille gracieusement, comme d’autres sinistrés, pour le repas du soir.

“Ça permet de réconforter un peu les gens et surtout, c’est un moyen dans l’immédiat de pouvoir manger et d’être en famille pour éviter de penser aux assureurs, aux centimètres d’eau qui sont dans la maison...”, appuie-t-il.

Ce restaurateur qui tient à rester anonyme. “Pas question de se mettre en avant alors que de nombreux riverains ont tout perdu”, dit-il.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours