"C’est un requin bleu, c’est assez fréquent": au Barcarès, une plage a été temporairement évacuée

Alerte au requin sur une plage du Barcarès (Pyrénées-Orientales). Après avoir aperçu un aileron dans l’eau aux côtés des baigneurs, les sauveteurs et les pompiers ont fait évacuer les lieux pendant une heure, ce samedi après-midi, avant d’autoriser à nouveau l’accès à la mer. Mais selon les spécialistes, il ne s’agit pas d’une espèce véritablement dangereuse pour l’homme. "On a eu affaire à un requin bleu. C’est une espèce qui est commune, qui fait des venues en bord de côté pendant l’été, c’est assez fréquent. Il n’y a pas de situation originale", explique Nicolas Ziani, fondateur et responsable scientifique du Groupe phocéen d'étude des requins, sur RMC ce lundi matin.
"Il a son activité commune en période estivale, ajoute-t-il. Il vient se nourrir en bord de côte s’il ne trouve pas son alimentation au large. Et on est période de reproduction pour l’espèce, donc c’est assez commun. Il y a eu trois requins identifiés dans la zone mais en fait, il n’y en avait qu’un seul. Les deux autres, ce ne sont pas des requins. La vue d’un aileron, ce n’est pas forcément un requin. Cela peut être un dauphin, un marlin… Dans le même secteur, il y a eu deux poissons qui ont été identifiés comme des requins, mais qui n’en étaient pas."
"Le grand requin blanc, c’est d’une rareté absolue"
Selon Nicolas Ziani, la connaissance des animaux marins est insuffisante en France. "Il faut connaitre la faune qui nous entoure, assure-t-il. Parfois, on connait mieux la faune étrangère, quand on voyage, que la faute autochtone qui est à côté de nous. C’est le cas en Méditerranée. Les gens ne connaissent pas du tout notre biotope. On a des prédateurs, des poissons, des organismes marins, des tortues, des requins… Il y a une diversité spécifique qui est énorme en Méditerranée avec 50 espèces de requins. Mais il y a peu d’espèces qui côtoient l’homme, parce qu’elles vivent à distance."
Et presque aucun risque de tomber nez à nez dans l’eau avec un grand requin blanc, même si la température de la Méditerranée augmente. "Ça n’a rien à voir, le grand requin blanc a une forme d’autonomie thermique, une température qui n’est pas influée par la température extérieure, explique Nicolas Ziani. Et c’est d’une rareté absolue. Il y a 44 spécimens qui sont recensés depuis le Moyen-âge, soit huit individus sur un siècle sur la zone méditerranéenne française. Il y a beaucoup de choses qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce qu’on voit plus d’animaux qu’il y a des comportements qui changent significativement."