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"Ça va nous faire crever si nous ne faisons rien": la mairie de Paris veut transformer le périph

Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, l’adjoint à la mairie de Paris David Belliard a expliqué le projet de transformation du périphérique, qui réduirait le nombre de voies de circulation pour réaliser une "ceinture verte".

Des arbres plutôt que des voitures et des camions. Mais quelles solutions pour les automobilistes et les routiers ? La maire de Paris, Anne Hidalgo, a présenté ce mercredi son projet de transformation du périphérique, avec l’objectif de réaliser une "ceinture verte" en réduisant le nombre de voies de circulation sur les 35 km de l’axe circulaire. A l’horizon 2030, il n’y aurait plus que trois voies, contre quatre actuellement, et l’une d’entre elles serait réservée au covoiturage, aux bus et aux taxis.

"La voiture a sa place à Paris, mais différemment par rapport à il y a 15 ou 20 ans, explique David Belliard, adjoint (EELV) à la mairie de Paris, dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. Nous souhaitons rééquilibrer l’espace, avec un peu moins de voitures, et plus de place pour d’autres types de mobilité, dont les transports en commun. La question du périphérique fait partie de cette transformation que nous avons engagée et qui est engagée dans toutes les grandes métropoles, toutes les grandes villes du monde, pour répondre à des questions de santé publique et des questions liées au dérèglement climatique."

La mairie de Paris veut déjà s’appuyer sur la "voie olympique" qui sera mise en place pour les JO 2024. "Nous souhaitons donner une prime à celles et ceux qui utilisent leur voiture à plusieurs, car ça permet d’avoir moins de voitures en circulation, indique l’élu écologiste. Aujourd’hui, il y a un million de véhicules qui utilise le périphérique par jour, dont 800.000 qui ne sont utilisées que par une seule personne. Si on arrive à faire basculer simplement 10% de ces gens, ça veut dire 80.000 véhicules en moins, mais le même usage, le même service et même un peu mieux parce que nous voulons leur réserver une voie pour qu’ils aillent plus vite, que ça soit moins congestionné pour eux."

"On va le faire en concertation"

Mais Anne Hidalgo et sa majorité municipale ne pourront pas décider seules. La préfecture de police a déjà rappelé que le périphérique fait partie des voies pour lesquelles la maire de Paris doit lui communiquer "les projets de modification avant leur mise en œuvre". "Seul le principe d'une voie réservée" pour les JO "a été validé", a précisé la préfecture.

"On va le faire en concertation, promet David Belliard. Ce que nous avons présenté hier (mercredi), c’est avec une douzaine de maires de banlieue. On continue, on travaille avec la métropole, on va concerter. Nous nous inscrivons dans le cadre légal. Cette voie réservée au covoiturage, ça fait partie de l’héritage des Jeux olympiques. C’est quelque chose que nous souhaitons mettre en place après 2024, en pérennisant la voie olympique qui va être faite. Cet héritage, c’est un engagement de l’Etat. Quand le préfet nous explique qu’il a des doutes, j’espère qu’il ne revient pas sur la parole de l’Etat. Ça a été déposé, ça faisait partie du dossier de candidature de la ville de Paris. Nous travaillons pour réaliser, comme c’était convenu, cette voie de covoiturage."

"Il y a une échéance en 2026, les prochaines élections municipales. Ce sera le couperet, on verra"

La ville de Paris va aussi devoir rassurer les Franciliens qui roulent sur le périph’ tous les jours, alors que la présidente de la région Ile-de-France est clairement opposée à cette réduction du nombre de voies. "Nous sommes en train de créer, de proposer, de nouvelles alternatives, assure David Belliard. Avec l’Etat et beaucoup de parties prenantes, nous sommes en train de créer de nouvelles lignes de métro, comme les lignes 15, 16 et 17, et aussi les prolongements des lignes 11 et 14. Ça veut dire plus de métros et notamment pour faire de banlieue à banlieue. Ces trajets que font les personnes en voiture, ils pourront les faire dans les mêmes conditions, voire meilleures, avec des transports en commun. On transforme et on accompagne l’évolution des usages."

L’adjoint à la maire de Paris pense surtout "à celles et ceux qui habitent autour du périphérique". "Ce sont 500.000 personnes, dont 200.000 qui habitent en logements sociaux, souligne David Belliard. Ils sont en train de crever ou d’être malades à cause de la pollution. C’est aussi ça, la question du périphérique." Et un enjeu électoral. "Le périphérique, je sais très bien que c’est un sujet compliqué, qui ne fait pas forcément consensus, reconnait l’élu écologiste. Mais nous avons le courage, la clarté, de faire ce que nous avons dit. On ne prend personne en traitre. Il y a une échéance en 2026, les prochaines élections municipales. Ce sera le couperet, on verra. Je crois que nous aurons un bilan extrêmement positif et que nous aurons adapté la ville au changement climatique. Nous sommes en train de vivre un pic de chaleur monstrueux, ça va encore s’amplifier ce week-end. Ça va nous faire crever si nous ne faisons rien."

LP