Climat: en Normandie, des communes obligées de détruire des maisons face au risque d'érosion

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies dévoile ce lundi son sixième rapport d'évaluation. Il s'agit d'une synthèse d’une série de rapports sur le changement climatique et sur la réponse nécessaire de l'humanité. Les experts climats des Nations unies ont résumé plus de 10.000 pages publiées ces dernières années, pour les mettre à disposition du grand public et des décideurs politiques.
Une synthèse qui s'intéresse notamment à la montée des eaux. Dans son dernier rapport, le GIEC qui a enregistré un rythme d’élévation "sans précédent" entre 2006 et 2015, estime que d’ici à la fin du siècle le niveau des océans devrait augmenter de 43 cm à 84 cm selon les scénarios. En Normandie, l’avancée de la mer place certaines communes au pied du mur, le recul du trait de côte s’accélère, l’enjeu n’est plus de se protéger, mais plutôt de s’adapter.
A Quiberville, le maire a anticipé le changement climatique. Ici, l’érosion ronge 40 cm de falaises par an et certaines maisons sont à quelques mètres du précipice. Avec l'élévation du niveau de la mer d’ici 40 ans, environ 20 maisons devront être détruites selon le maire de Quiberville Jean-François Bloch.
“On aura plus une érosion plus fréquente. Comme la mer frappera plus souvent, elle rongera plus vite le pied de falaise”, indique-t-il.
Une nécessité d'adaptation
Mais la commune est touchée par deux autres phénomènes, qui eux aussi vont s’intensifier avec le réchauffement climatique: les inondations par le fleuve qui vient se jeter dans la Manche et les submersions par la mer.
“Quand il y a eu des inondations, le niveau était aussi haut que la route”, rappelle le maire. Le camping municipal était régulièrement inondé. “Il y a eu 100 caravanes qui flottaient en 1999” Le maire de Quiberville n’a pas eu le choix. Il a détruit la digue et laissé entrer la mer dans la vallée. “La faune et la flore vont se réinstaller donc on va avoir un changement de paysage conséquent”, indique-t-il.
Coût des travaux, 8 millions d’euros. Mais Jean-François Bloch ne regrette pas, il faut s’adapter au changement climatique.
“Il faut prendre des risques. Je ne vais pas dormir tranquille tout de suite, mais je dormirai tranquille quand ce sera terminé”, précise-t-il.
Il aimerait seulement un peu plus d’aide de la part de l’Etat. La relocalisation a du camping a été financé pour un tiers par la collectivité, le reste par l’Europe.