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Montée des eaux: faut-il relocaliser les fronts de mer plus loin dans les terres?

Le président de la République a annoncé une série de mesures en faveur de l'environnement mercredi. Le phénomène d'érosion dû à la montée du niveau des océans est une inquiétude sur la façade atlantique.

Relocaliser 5.000 à 50.000 logements d’ici 2100? C’est l’intention du gouvernement pour faire face à l’érosion marine. La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne l’a évoqué mercredi dans un entretien avec Le Parisien, et a aussi parlé de la création d’un nouveau permis de construire qui n’autoriserait dans les zones menacées que les structures non pérennes et démontables.

Sur la côte Aquitaine, des experts tablent sur un recul de 20 à 50 mètres à l’horizon 2050. Mais relocaliser a un coût.

L'exemple de Lacanau

A Lacanau, la facture pourrait s’élever à 300 millions d’euros. La station balnéaire fondée au début du 20e siècle n’a quasiment plus de plage à marée haute, le trait de cote recule de 2 mètres par an en moyenne. Ca pourrait reculer de 65 mètres d’ici 2040 et 165 mètres d’ici 2100 selon les experts. Relocaliser le front de mer, une idée qui n’est pas nouvelle à Lacanau.

La dune de Lacanau s'est encore morcelée cet hiver. Ludovic, moniteur de surf à Lacanau, il observe que malgré la digue construite il y a 6 ans, l’océan menace tous les jours un peu plus sa commune.

"On prend de plus en plus de tempêtes l'hiver. Ca vient taper, le sable s'en va... Ils parlaient de reculer tout le front de mer, mais de toutes façons on va se faire bouger naturellement c'est sûr."

La commune avait envisagé le scénario d’une relocalisation du front de mer. Démolir 1.200 logements et 110 commerces pour les reconstruire un plus loin dans les terres. Idée abandonnée car trop coûteuse.

Reconnaître enfin le phénomène d’érosion comme étant un risque de catastrophe naturelle

Pourtant c’est bien la seule solution pour Renaud Lagrave président du groupement d’intérêt public du littoral aquitain.

"C'est trois à six mètres de recul sur le littoral par an. On a quasiment 5.000 logements menacés. Ce qu'il nous faut aujourd'hui c'est des moyens juridiques pour pouvoir travailler sur cette relocalisation."

Et le meilleurs moyen selon lui pour faciliter juridiquement cette relocalisation serait que le gouvernement reconnaisse enfin le phénomène d’érosion comme étant un risque de catastrophe naturelle.

Romain Poisot (avec J.A.)