Huile de palme: les promesses des multinationales non-tenues?

On la trouve partout, dans notre shampoing, notre dentifrice, dans une très fameuse pâte à tartiner. L'huile de palme est l'huile végétale la plus consommée dans le monde alors qu'elle était à peine utilisée il y a 30 ans. Mais elle responsable de la disparition des forêts tropicales. Selon un nouveau rapport de Greenpeace, les multinationales qui s'étaient engagées à lutter contre cette déforestation n'ont pas tenu leurs promesses.

C'était une promesse faite en 2010. Un grand nombre de multinationales s'étaient engagées à ne plus acheter une goutte d'huile de palme responsable de la déforestation d'ici 2020.

Il leur reste un peu plus d'un an seulement pour tenir leur promesse, 500 jours exactement sauf que c'est très mal parti. Ces multinationales -Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive, L'Oréal, Heinz, Kellogg's. Au total, 12 marques sont pointées du doigt par Greenpeace. Aucune de ces entreprises n'a été capable de prouver que son huile de palme était zéro déforestation.

Les conséquences pour la biodiversité sont catastrophiques

Depuis fin 2015, 130.000 hectares de forêt au moins ont été détruits par 25 producteurs. Ça correspond à une surface grande comme 13 fois Paris. Et encore une fois, c'est en Indonésie que ça se passe puisque l'Indonésie et la Malaisie sont de très loin les principaux pays producteurs d'huile de palme.

Les conséquences pour la biodiversité sont catastrophiques. L’Indonésie abrite plus d’espèces menacées ou en danger que n’importe quel autre pays au monde à cause de ces plantations, à cause des centaines de milliers d'hectares rasés chaque année. L'orang-outan est en voie de disparition car il est privé de son habitat.

Le problème de fond reste la croissance exponentielle de la production d'huile de palme

Greenpeace demande donc à ces multinationales de suspendre immédiatement leurs relations avec le principal négociant d'huile de palme du monde.

Ce négociant s'appelle Wilmar, 43% de l'huile de palme commercialisée par les négociants dans le monde passe par lui et Wilmar avait adopté en 2013 une politique "zéro déforestation, zéro destruction et zéro exploitation de main d'œuvre". Sauf que Greenpeace révèle des preuves d’exploitation des travailleurs, de déforestation illégale, de développement de plantations sans permis.

Le problème de fond reste sans doute la croissance exponentielle de la production d'huile de palme puisqu'on est passé de 20 millions de tonnes par an à 69 millions.

Marie Dupin (avec J.A.)