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Après le cyclone à Mayotte, l'angoisse des familles à La Réunion: "Si je pouvais me téléporter..."

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Des Mahorais qui se trouvaient à La Réunion pour raisons professionnelles angoissent dans l'attente de nouvelles de leurs proches ou de pouvoir simplement les retrouver. Aucun vol commercial ne devrait être programmé avant 10 jours en raison des dégâts.

Le cyclone Chido a fait au moins des centaines de morts à Mayotte, voire plusieurs milliers selon les autorités, qui ne pourront pas avoir de bilan précis avant plusieurs jours.

A Saint-Denis de La Réunion, certaines familles sont séparées de leurs proches de Mayotte. RMC a rencontré des mères venues à La Réunion mercredi dernier pour le travail. Elles sont désormais bloquées sur l'île, sans pouvoir retrouver leurs enfants à Mayotte.

Frida, par exemple, regarde impuissante les vidéos et les photos de sa maison à Mayotte, où on peut voir que le plafond de la chambre de son fils s'est effondré. Ses enfants vont bien heureusement, car ils étaient chez leur grand-mère, mais ils sont sans doute traumatisés par ce cyclone.

"On reste debout"

En revanche, Frida est bloquée à La Réunion jusqu’à ce que les vols pour Mayotte soient rétablis. "Pas avant une dizaine de jours" a prévenu une source préfectorale à l'AFP, en raison des dégâts subis par la tour de contrôle.

"Si je pouvais me téléporter... Ma famille me manque, ce n'est pas évident. On est loin. On a beau tout avoir perdu, ma famille va bien, on reste debout, je veux juste rentrer chez moi", souffle-t-elle.

Rentrer chez elle, c'est aussi l'objectif de Rachida loin de ses enfants de 5, 8 et 11 ans. "Ça va. Ils ne réalisent pas, ils sont petits mais c'est plutôt l'état d'esprit de maman qui se doit d'être là pour protéger ses enfants, donc c'est compliqué", glisse-t-elle les larmes aux yeux.

Alors, en attendant de rentrer chez elle, Rachida tente de consoler ses enfants à distance au téléphone, tout en s’assurant qu’ils soient en sécurité dans une maison en dur chez leur grand-mère.

"On ne sait s'ils sont vraiment en sécurité, s'ils ont de l'eau"

D'autres n'ont pas eu la chance d'avoir de nouvelles de leurs proches. "Tant qu'on ne les a pas eus, on n'est pas tranquille", concède Mélanie (prénom modifié), Mahoraise d'origine qui habite depuis un an à La Réunion, mais dont la famille se trouve à Sohoa et à M'Tsangamouji, dans le nord de l'île. Une zone particulièrement impactée par le passage de Chido.

"On ne sait s'ils sont vraiment en sécurité, s'ils ont de l'eau. C'est stressant, mon grand-père paternel est malade et on ne sait pas s'il a ses médicaments. On voit des images à la télé mais on n'a pas les informations qu'on veut vraiment...", concède-t-elle.

A La Réunion, Romain Poisot (édité par J.A.)