Cyclone Chido à Mayotte: pourquoi le bilan humain va être difficile à établir

Après le passage dévastateur du cyclone Chido sur l'île de Mayotte, on dénombre au moins 14 morts et 250 blessés. Un bilan bien en deçà de la réalité, est convaincu le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Il envisage plusieurs centaines, voire quelques milliers de décès.
Outre la difficulté de trouver les disparus, le décompte des victimes est complexifié par la tradition musulmane d'une grande partie de la population mahoraise.
Un bilan extrêmement lourd quoi qu'il arrive face à la puissance de la tempête, mais dont il va être très difficile d'établir le chiffre précis.
Des maisons sans toit, des poteaux électriques à terre, des arbres brisés. Après le passage du cyclone Chido, Mayotte est dévastée, rendant extrêmement difficile le décompte des victimes.
"C'est compliqué de dresser un bilan humain parce que tout simplement, il faut pouvoir se rendre sur les sites qui ont été touchés, constater secteur par secteur pour éventuellement trouver les gens qui sont décédés", explique Patrick Coulombel, membre de la fondation Architectes de l'urgence, une organisation humanitaire.
"Il ne faut pas oublier une chose, c'est que quand les infrastructures sont cassées, les routes sont coupées, il y a des endroits qui sont inaccessibles. Ça va mettre du temps", ajoute-t-il.
"Il sera très difficile d’avoir un bilan final"
Sauf qu'à Mayotte, où 95 % de la population est de confession musulmane, du temps, il y en a peu, explique le préfet François-Xavier Bieuville.
"La tradition musulmane, c'est d'enterrer les personnes dans les 24 heures. Ce qui est une tradition que le préfet de Mayotte ne remettra pas en cause et par conséquent, il sera très difficile d’avoir un bilan final", précise-t-il.
Difficile, voire impossible, aussi, parce qu’on ne connaît pas précisément le nombre d’habitants à Mayotte. En effet, plus de 100.000 personnes y vivent en situation irrégulière.