"Je leur faisais signe de ne pas passer": à Gagnières, un homme retrouvé mort après avoir tenté de traverser un pont submersible

Trois personnes retrouvées mortes et quatre toujours disparues. C’est le bilan provisoire des intempéries dans le Gard et l'Ardèche. Dans la commune de Gagnières, dans le Gard, le corps d'un homme de nationalité belge a été retrouvé dans sa voiture, emportée par la rivière samedi soir. Il avait tenté, avec une autre personne, d'emprunter un pont submersible, et ce malgré l'interdiction.
Samedi soir, un 4x4 se dirige vers ce pont submersible. À son bord, deux habitants de la commune. David Vincent, agent de surveillance de la voie publique, était posté devant le pont pour en interdire l'accès, mais il n'a pas réussi à les dissuader.
“Il y avait bien 1m50 d’eau sur le pont. Je les ai vus arriver et je leur faisais signe de ne surtout pas passer, mais ils étaient à la moitié du pont. La voiture a commencé à tanguer et c’était fini”, raconte-t-il.
La voiture est emportée par les flots. Dans la panique, il essaie de leur venir en aide. “Il y a une personne qui est sortie parce que moi, je criais ‘sors, sors, sors’. Il s’est mis sur un arbre et on a réussi à le sauver. On en a sauvé un”, confie-t-il.
Les ponts submersibles trop dangereux?
Après deux heures accroché à cette branche, il est sain sauf. Mais l'autre passager n'a pas eu cette chance. Son corps a été retrouvé en aval dimanche après-midi. Au-delà de la tristesse, il y a de l'incompréhension. Ces habitants connaissaient les risques.
“Il était là depuis 12 ans, il connaissait bien le quartier et la fréquence des inondations sur ce pont submersible. Le pont est éclairé de part et d'autre, balisé, donc on ne comprend pas. On n’arrive pas à l’expliquer”, appuie le maire de Gagnières, Olivier Martin.
L'autopsie du corps doit être effectuée ce lundi, pour confirmer son identité. Alors que les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les personnes disparues dans les intempéries ce week-end, les regards se tournent vers les ponts submersibles. Ils sont construits sur le lit de la rivière, et sont faits pour laisser passer l'eau par-dessus lors des crues. Mais lors de fortes précipitations, il devient très dangereux de les traverser. Sept personnes au total ont été emportées de cette façon dans le Gard dimanche.
"Il vaut mieux perdre du temps plutôt que perdre une vie"
“On en rencontre encore malheureusement souvent dans les contrées lointaines ou dans les hauts pays. Ce sont des ponts qui permettent de gagner du temps parfois sur la route et d’accéder à des zones qui sont reculées. Mais parfois, les cours d’eau passent par-dessus. Ce sont des passages à même la voie d’eau. Sur certains types de passages, ça permet de gagner entre 45 minutes et une heure de trajet. Aujourd’hui, les consignes n’ont pas été respectées. Il vaut mieux perdre du temps plutôt que perdre une vie”, pointe ce lundi matin sur RMC, Éric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.