"Je ne vois pas le bout du tunnel": six mois après les inondations dans l'Aude, le calvaire des habitants continue
Cela fait exactement six mois que le département de l’Aude avait été violemment touché par des inondations. Celles-ci avaient notamment fait 14 morts et plus de 70 blessés. En quelques heures, l'équivalent de 3 mois de précipitations était tombé dans le département. Ponts et voitures emportés, rues détruites et maison sous l'eau, les dégâts étaient considérables. Le coût total des inondations avait été estimé à 220 millions d'euros d'après le Fédération française de l'assurance, pour 27.000 sinistres dans le seul département de l'Aude.
À Trèbes, commune de 5700 habitants, endeuillée quelques mois plus tôt par un attentat djihadiste, environ 300 familles ont été sinistrées. Le retour à la normale est encore loin. Depuis janvier, Claude s’occupe des travaux dans la maison de sa fille, inondée jusqu’à 1m90, mais le chantier du retraité avance au ralenti. "Les carnets de commandes des entreprises sont pleins. Il y a des entreprises qui rayonnent autour, mais il y a des limites aussi, c’est toutes les maisons qui ont été touchées", explique le retraité.
Dans le même quartier de l’aiguille, la maison de Jean-Claude est toujours inhabitable. Ses deux enfants ont perdu leurs repères et sa situation financière est critique.
"Le peu de sous que les assurances nous ont remboursé il est déjà parti il y a longtemps. Les aides, c’est fini pour nous, maintenant, c’est à nous de nous débrouiller. Je ne vois pas le bout du tunnel", confie-t-il.
D'autres bâtiments détruits prochainement
Comme Jean-Claude, ils sont nombreux à voir leurs hébergements d’urgence arriver à échéance alors la mairie met tout en œuvre pour les soutenir. Didier Carbonnel est le premier adjoint. "On a intronisé l’arrivée d’une personne qu’on a recrutée pour venir en aide matérielle à ces gens-là qui ont tout perdu", précise-t-il.
À Trèbes, deux écoles, une maison de retraite et la piscine ont été détruites pendant l’inondation et 20 maisons doivent encore être démolies. Mais ce n’est pas la seule ville dans cette situation. À Villegailhenc, peu de propriétaires dont la maison a été détruite ont pu retrouver leur foyer. "Près de 200 personnes ont dû quitter la commune", confirme-t-il précisant que ce n’était pas fini puisque 38 maison doivent encore être détruites. Une situation qu’il juge "très difficile moralement et humainement".